2 Rois 5/1: "Naaman, chef de l’armée du roi de Syrie, jouissait de la faveur de son maître et d’une grande considération; car c’était par lui que l’Eternel avait délivré les Syriens. Mais cet homme fort et vaillant était lépreux."
Marc 14/29 à
31: "Pierre lui dit: Quand tous
seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé. Et Jésus lui dit: Je te le dis
en vérité, toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux
fois, tu me renieras trois fois.
Mais Pierre reprit plus
fortement: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai
pas."
Introduction:
Êtes-vous toujours
objectif dans votre façon de vous voir?
Êtes-vous en mesure de
réaliser pleinement le sens de votre situation présente à la lumière de tout ce
que vous avez déjà vécu?
En quoi ce que vous vivez
actuellement est la meilleure préparation pour ce que vous êtes appelé à vivre
demain?
Ce que les autres pensent
de vous a-t-il une réelle incidence sur votre vie?
Il apparaît qu'une vision
déformée ou faussée de soi peut nous entraîner dans des conséquences
dramatiques.
L'apôtre Jacques, dans son
épître, nous met en garde contre les risques que nous courrons de nous tromper
nous-même par de faux raisonnements.
Il apparaît clairement nous
ne savons pas toujours comment nous comporter dans notre vie spirituelle,
affective, professionnelle ou plus globalement dans le cadre de nos relations.
Un tel manque d'objectivité
sur ce que nous sommes nous conduit irrémédiablement dans des stratégies, des
scénarios ou des logiques humaines qui ont pour unique but de nous protéger et
de faire pencher toutes situations en notre faveur.
Ainsi chacun rivalise
d'ingéniosité pour se prémunir, se protéger en évitant tout ce qui pourrait le
placer dans une situation de fragilité comme le ferait une personne souffrant
d'immunodéficience qui va recourir à des traitements pour s'ériger des barrières
de protection aux différentes attaques virales.
1- Là où tout a
commencé.
Depuis le jardin d'Éden,
nous luttons contre la peur qui est le résultat d'un sentiment de nudité. Et ce
sentiment de nudité découle directement de l'action du péché qui a ouvert notre
conscience au mal et à ce qu'il représente.
Dans le jardin d'Éden quelque
chose a changé: Adam n'est plus visible comme autrefois. Maintenant il se
cache.
"Où
es-tu?" dit Dieu dans le jardin.
Adam répond (Genèse
3/10): "j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis
caché."
La stratégie humaine des
"feuilles de figuiers" venait de prendre place dans le cœur de
l'homme.
Depuis nous marchons sur les
traces d'Adam et cherchons désespérément les moyens de couvrir notre identité
pour avoir une bonne impression de nous-même en dépit du fait que nous méritons
d'être rejetés.
2- Un sentiment
pesant.
Le rejet n'est-il pas le sentiment le plus difficile à
supporter?
Caïn rejeté par Dieu à cause
du fratricide d'Abel a dit dans Genèse 4/13: "Mon châtiment est trop
grand pour être supporté."
Pour éviter le rejet qui
convient si mal à une créature faite pour être aimée; la nature charnelle
va tout faire pour se rendre acceptable.
Le plus triste n'est-il pas
de constater que nous utilisons ce stratagème non seulement à l'égard de nos
semblables mais aussi vis-à-vis de Dieu?
Nous cousons un vêtement de
feuilles de figuiers, telles des apparences qui cachent une nature souvent
décevante.
L'ennemi de nos âmes est
généreux dans les possibilités de stratégies qu'il nous propose pour que nous
nous sentions bien dans notre peau, sans avoir recours à l'amour que le Christ
nous offre.
L'art du camouflage est une
pratique courante et les plus forts sont ceux et celles qui passent inaperçus en
se fondant littéralement dans leur entourage sans que personne ne discerne leur
état d'âme.
L'argent, la célébrité, le
pouvoir, l'autoritarisme, le matérialisme, l'hédonisme (qui consiste dans la
recherche du plaisir) sont parmi les stratégies les plus évidentes, mais
d'autres plus subtiles sont tout aussi efficaces tels que le refus de s'analyser
soi-même, l'esprit critique, la timidité, la sociabilité et plus généralement
tout ce qui peut nous aider à éviter d'admettre qui nous sommes, devant
quiconque, y compris nous même et Dieu.
La peur nous donne une
ingéniosité capable d'inventer toutes sortes de stratégies protectrices plus
élaborées les unes que les autres.
Que cachons nous derrière nos feuilles de
figuiers?
3- L'exemple de
Naaman.
Naaman était chef de l'armée
du roi de Syrie et la bible dit qu'il jouissait de la faveur de son maître et
d'une grande considération.
Les hauts faits militaires,
de ce général, cachaient l'intervention divine. La bible dit que c'est par lui
que l'Éternel avait délivré les Syriens.
Naaman à son insu, était un
instrument entre les mains de Dieu!
Mais cet homme fort et
vaillant était lépreux!
Au milieu d'une destinée
prometteuse un évènement imprévu vient se placer.
La maladie a frappé Naaman
dans son ascension sociale.
La lèpre s'est attachée à
lui, mettant en péril non seulement sa carrière professionnelle, mais aussi tous
les autres domaines de sa vie.
La tâche révélatrice de sa
maladie va entraîner une logique de pensées et de réactions...
Comment faire pour que
personne ne s'aperçoive de mon problème?
Le statut social de Naaman va
être sa meilleure couverture dès l'instant ou son uniforme parvient à cacher les
tâches qui apparaissent sur son corps.
Mais pendant combien de temps
va-t-il réussir à sauver les apparences?
Rien ne permettait aux gens
de l'extérieur, qui côtoyaient Naaman, de supposer qu'il vivait avec se
problème.
S'il a échappé aux regards de
tous, il n'a pas échappé aux regards d'une petite fille.
Anecdotes: Devant les compliments et les louanges que l'on
adressait à une femme de pasteur concernant son mari, elle répondit
instinctivement:"on voit bien que ce n'est pas vous qui vivez tous les jours
avec lui!"
Cette fillette originaire du
peuple d'Israël qui vivait chez lui comme esclave va percer l'armure du soldat
par son innocence et sa spiritualité.
Devant cette enfant, il est
démasqué, mis à nu et il doit faire face à ce qu'il essaie de dissimuler tout en
s'efforçant de l'oublier.
Mais n'est-ce pas à ce
prix que Naaman va connaître sa guérison?
Pour résumer sa
situation nous pouvons dire que:
L'entourage de Naaman ne
discernait rien de son état réel et ne voyait que les apparences d'un homme.
Naaman lui même vivait dans
l'illusion préférant continuer de jouer un rôle plutôt que de reconnaître son
état.
Mais les yeux de Dieu qui ne
sont trompés par aucune apparence ont depuis longtemps vu l'état de cet homme.
Avant ce terrible matin où devant sa glace Naaman va découvrir sa maladie, Dieu
avait déjà placé, aux cotés du grand général, une fillette avec dans sa main, la
clef pour sa guérison!
4- L'exemple de
Pierre.
Pierre ne va pas échapper
aux réflexes humains de protection en face du rejet.
Pour cet homme, tout semble
pourtant très clair. Sont engagement au côté de Jésus, ne laisse planer aucun
doute sur ses intentions et ses motivations:"Quand il me faudrait mourir avec
toi, je ne te renierai pas."
Le jusqu'au-boutisme de
Pierre qui semble être son point fort, n'est en réalité qu'une apparence qui
cache la peur de ne pas être à la hauteur, celle de décevoir. Derrière cette
apparence de forte volonté, derrière ces quelques "feuilles de
figuiers" se dissimulent ses doutes et ses craintes.
Cependant celui qui discerne
le secret des cœurs ne se laisse pas aveugler par cette mince couche de
superficialité. Jésus lui dit: Le berger va être frappé et les brebis
dispersées, et toi Pierre, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante
deux fois, tu va me renier trois fois.
Il est triste de voir
quelques instants après, Pierre renier trois fois son maître.
Dans la cour du souverain
sacrificateur, il réalise un échange rapide de stratégie et revêt un nouveau
costume de "feuilles de figuiers" plus adapté à la
situation.
Le reniement de Jésus, comme
stratégie de manipulation, va fonctionner sur la servante et les hommes qui
dévoilant son identité, le placent dans une situation embarrassante.
Ce triple reniement lui
permet de sortir de ce mauvais pas dans lequel il est entré.
C'est alors que le coq va
chanter lui rappelant les paroles prononcées par son maître quelques heures
auparavant.
Ne réussissant à soutenir le
regard du Seigneur qui se tourne vers lui, il s'enfuit en pleurant
amèrement.
Voilà Pierre en face de
lui-même!
Il est dégoûté de lui, de son
attitude, de son comportement. Il réalise où ses stratégies l'ont conduit.
L'estime qu'il a de lui-même
est dans un état qu'il n'avait jamais connu jusqu'à ce jour.
C'est à ce moment là que
Pierre va devenir l'Apôtre que nous connaissons par la suite.
Cette expérience va le
laisser nu, dépouillé de tout, fragilisé comme jamais auparavant.
Là où d'autres auraient
aussitôt rassemblé les dernières feuilles qui leur restaient pour s'empresser de
se recoudre un vêtement d'apparences au prix d'une gymnastique de pensée visant
à rétablir leur équilibre intérieur; Pierre laisse tomber tout effort de
justification et accepte de ce voir tel qu'il est.
C'est à ce moment là
que la repentance prend son véritable sens:
- Un moment où les apparences tombent.
- Un moment où les illusions s'effacent.
- Un moment où les dissimulations n'ont plus lieu d'être.
- Un moment où seul compte ce que Dieu voit de moi.
5 Venons-en à
nous.
Que nous soyons comme Naaman,
ou comme Pierre, nous avons tous et toutes des bonnes raisons pour continuer
d'utiliser nos stratégies visant à nous protéger les uns des autres ou à
augmenter l'estime que nous avons de nous même. (Paroles blessantes,
humiliation, moqueries,...)
Comment ne pas s'étonner de
la superficialité qui caractérise les relations humaines quand chacun n'est pas
authentique et ne laisse voir de lui qu'une image frelatée?
S'il est une solution en face
de tels comportements, c'est en Dieu que nous la trouverons.
Rappelons-nous les paroles du
Seigneur Jésus avant que Pierre ne le renie.
Luc 22/32:
" Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille
point; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères."
6- Une raison
suffisante.
S'il est une mission que Dieu
veut nous voir remplir au-delà de l'évangélisation, c'est celle de travailler à
l'affermissement de nos frères et sœurs dans le Seigneur.
Les problèmes d'une
communauté de surface ne sont pas résolus par une franchise totale mais par un
engagement total des uns vis-à-vis des autres.
Cet engagement total réclame
que nous nous consacrions, non pas à vaincre nos craintes des autres, mais à
faire de notre mieux pour diminuer les craintes des autres.
Si l'empressement qui me
conduit à vouloir œuvrer dans la vie des autres n'est qu'un moyen de parvenir à
me protéger moi-même, il est alors important que je puisse discerner mes
objectifs par une réelle remise en question.
Le péché n'est jamais très
loin d'une telle attitude...
7-
Conclusion.
L'affermissement ou
l'encouragement des frères et sœurs ne réclame rien d'autre que des personnes
qui n'ignorant pas ce qu'elles sont, grâce à la révélation de Dieu, s'approchent
des autres avec une authenticité indispensable qui est la signature des cœurs
dans lesquels la repentance a fait son œuvre.
Jean 8/31&32:
" Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes
disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous
affranchira."
Anecdote:
- Savez-vous ce qu’est un “scrupulus” ?
- Autrefois, quand il arrivait aux Romains d’avoir un
caillou dans une sandale, ils disaient à leurs compagnons de route :
“Excusez-moi, mais j’ai un “scrupulus” ; il me faut l’ôter, sinon j’aurai
mal...”
- Un “scrupulus” est donc un petit caillou qui gêne et
qui, à la longue, peut blesser.
- Selon Larousse, nous en avons fait, au figuré, “une
inquiétude inspirée par une grande délicatesse de conscience”.
- Donc, si je comprends bien, l’individu que ses
scrupules n’étouffent pas, c’est celui dont l’épiderme a suffisamment épaissi
pour ne plus sentir ces petites incommodités.
- Comme chrétien, j’essaie de me figurer la somme,
souvent étonnante, de ces petits cailloux que nous tolérons.
- Oh ! Les tentations grossières ne nous causent pas de
grands problèmes. Là où nous avons des ennuis, c’est avec les “petits
cailloux”...
- On s’accommode de nos “scrupulus” : un principe ici
légèrement escamoté, une petite règle enfreinte, une babiole sur notre
conscience que d’une pichenette nous envoyons au tiroir des affaires soi-disant
classées...
- Il y a même des “scrupulus” mignons, qui nous aident à
ne pas être trop saints (le monde n’aime pas ceux qui sont trop saints !).
- Et il y a des “scrupulus” qui sont un mal nécessaire,
n’est-ce pas ?
- Qui a la vie la plus dure : le “scrupulus” ou notre
épiderme ?...
- Tel le gamin qui mange des cerises en gardant tous les
noyaux dans la bouche, nous cohabitons avec nos “scrupulus”, les supportant
comme des cors aux pieds.
- Les Romains étaient plus sages, eux qui faisaient de
longues trottes à pied derrière César : ils s’arrêtaient et ôtaient l’objet de
leur sandale.
Mais savons-nous encore nous arrêter
?
Savons-nous encore faire un “examen de
conscience”?
Xavier LAVIE