"Je veux croire que tous (passéistes,
progressistes,...) cherchent le bien de l’Église et des croyants. Mais, chacun
cherche dans ce qu'il croit être le moyen véritable pour faire prospérer son
église.
Alors les camps se tranchent et les
positions s'affirment....!
Chacun sa méthode, chacun sa sauce et
malheur à celui qui s'y oppose...!
Les passéistes pensent qu'un retour à la
rigidité et aux méthodes du passé est la seule solution pour éviter la perte
des contenus spirituels et les progressistes pensent que des réformes
s'imposent pour permettre à l'Eglise de continuer à être pertinente par rapport
à l'évolution sociétale et pour la libérer des entraves à la croissance et à
l'épanouissement spirituel.
Mais, l’Église doit être vue non comme
un héritage à conserver en vue de faire du conservatisme, ni comme une
entreprise dont la visée progressiste serait uniquement de correspondre à des
études de marché pour favoriser sa croissance.
L'Eglise serait-elle un Isaac que Dieu
pourrait nous demander afin de la mettre sur l'autel et qu'elle devienne ainsi
une offrande...?
Le culte raisonnable de Romains 12.1
n'est-il pas l'offrande de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous
avons...y compris l'Eglise...? L'Eglise nous appartient-elle...?
Dieu pourrait-il nous demander notre
Isaac, celui au travers duquel nous espérons voir s'établir la promesse et
auquel nous nous accrochons tellement...?
L'accomplissement de la promesse divine
réclame toujours son passage par la mort afin qu'elle puisse ressusciter en
Dieu et se détacher ainsi de tout ce qui est humain, charnel.
Quand Dieu veut faire naître un peuple,
il choisit une femme stérile.
Quand Dieu veut parler à son peuple, il
choisit un bégayeur.
Quand Dieu veut sauver son peuple ce
n'est ni par la force, ni par la puissance mais par une offrande d'amour.
Je réalise tristement que la perte de
l'Eglise deviendrait pour beaucoup le sujet de la perte de leur foi, de leur
vision, de leur vocation ou de leur raison de vivre.
Une dynamique ecclésiocentrique
suscitera toujours la jalousie de Dieu car elle met l'œuvre à l'endroit où doit
se trouver le Seigneur.
L'Eglise a sans doute pris trop de place
et pourrait devenir un véritable sujet d’idolâtrie. Il ne faudrait pas que
l'œuvre prenne la place du Maître d'œuvre ou que la moisson soit plus
importante que le maître de la moisson.
Vouloir conserver son Isaac, c'est non
seulement se priver des capacités divines mais c'est aussi s'accrocher à une
fausse adoration : celle qui met sur le devant nos actes, nos méthodes, nos
ambitions."
Pasteur Xavier LAVIE
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