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Timothée 2.1 à 7 "Toi donc, mon
enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ. Et ce que tu as
entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes
fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. Souffre avec moi,
comme un bon soldat de Jésus-Christ. Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse
des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé ; et l’athlète
n’est pas couronné, s’il n’a combattu suivant les règles. Il faut que le
laboureur travaille avant de recueillir les fruits. Comprends ce que je dis,
car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses."
Introduction
Il
y a un mois jour pour jour, je commençai le message du culte par ce même
passage des écritures, pour vous exhorter à courir selon les règles…
Aujourd'hui,
j'aimerais revenir sur ces versets afin de vous encourager à vous fortifier
dans la grâce, afin d'être un témoin fidèle et efficace.
Si
vous vous souvenez, je vous avais dit que ce passage avait été écrit par
l'apôtre Paul à son jeune disciple Timothée, dans le but de le fortifier, de
l'encourager et de le conforter dans son appel et sa mission, alors que le
jeune homme était en proie à diverses difficultés.
Conscient
qu'il n'allait plus revoir son fils spirituel, alors que son cœur espérait
toute autre chose, l'apôtre Paul écrit cette seconde épitre à Timothée comme un
testament ou plutôt comme un ensemble de recommandations et d'encouragements
divinement inspirés par le Saint Esprit.
Au
sens le plus large, cette épitre est un appel pour tous les croyants à
rechercher la force et la fidélité, alors qu'ils sont enrôlés au service de
leur divin maître.
Mais
revenons maintenant à notre verset d'introduction…
1. Fortifie-toi dans la grâce
Paul
exhorte son fils spirituel bien aimé à se fortifier dans la grâce.
Qu'est-ce
que cela signifie ?
Il
semble évident que tout parent bienveillant va encourager son enfant à se
fortifier et non à s'affaiblir ! Que ce soit physiquement en recevant une
nourriture saine et adaptée à ses besoins, que ce soit en faisant de l'exercice
physique pour se muscler ou que ce soit psychologiquement, en recevant tous les
atouts nécessaires pour faire face au monde qui l'entoure et à la vie qui
s'offre à lui…
De
la même façon, n'importe quel pasteur bienveillant doit encourager ses brebis à
prendre des forces en se nourrissant sainement.
1 Pierre 2.2-3
"Désirez, comme des enfants
nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le
salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon."
Comment
le nouveau-né réclame-t-il son lait ?
Avec
une intensité que vous n'imaginez pas avant de l'avoir entendu crier au milieu
de la nuit ! Peu importe que vous soyez fatigué, par une dure journée de
travail ou que votre bébé ait mangé il y a juste une heure.
L'horloge
d'un nourrisson est impitoyable. Il veut manger, et tout de suite !
Et
vous, à quand remonte votre dernière fringale spirituelle, si forte qu'il vous
a fallu vous lever en pleine nuit pour vous nourrir de la Parole de Dieu ?
Notez ce que dit Pierre, lorsqu'il met en opposition la nourriture frelatée et ce qui est bon.
Si
vos papilles spirituelles ont goûté la nourriture saine contenue dans la parole
de Dieu, vous ne pouvez vous contentez d'un lait frelaté, c’est-à-dire impur et
infecte.
On
ne peut pas tromper le sens du goût d'un bébé. Essayez de mélanger à son repas
un ingrédient qu'il ne connaît pas, il va fermement serrer les lèvres et
pleurer pour vous montrer son refus de manger ; et si vous le forcez il y a de
gros risques qu'il rejette rapidement son repas !
La nourriture frelatée mène à la malnutrition spirituelle ; elle est toxique pour nos âmes et non seulement elle ne nous fortifiera pas, mais elle nous affaiblira !!!
La nourriture frelatée mène à la malnutrition spirituelle ; elle est toxique pour nos âmes et non seulement elle ne nous fortifiera pas, mais elle nous affaiblira !!!
Si
le premier élément qui fortifie un bébé, une brebis ou un chrétien, c'est la
qualité et la quantité de nourriture qu'il prend, la seconde chose, c'est son
renforcement musculaire.
Peu
à peu le bébé tient sa tête droite, il bouge, se retourne dans son lit, puis il
se tient assis, marche à quatre pattes et finit par marcher et courir… et tous
parents veillent au bon développement psychomoteur de leurs enfants.
De
la même façon, un berger ne confine pas ses brebis indéfiniment dans la
bergerie, mais il les emmène dans les pâturages ; il les fait marcher sur de
longs chemins et sur des collines parfois escarpées…
Cela
signifie aussi que les chrétiens ne doivent pas se contenter de lire leur
bible, prier et aller à l'église (la bergerie) ; ils doivent aussi
quotidiennement mettre en pratique la parole de Dieu et témoigner à ceux qui
les entourent. (Clin d'œil au thème de la jeunesse cette année : Spectateurs ou
acteurs ?)
Pour
se fortifier, Timothée devait donc bien se nourrir de la parole de Dieu, en la
méditant et en la mettant en pratique !
Cette
exhortation n'est pas sans nous rappeler celle que Dieu avait autrefois donnée
à Josué avant qu'il n'entre dans sa mission de conduire son peuple en Canaan.
Josué 1.6-7
"Fortifie-toi seulement et aie bon
courage, en agissant fidèlement selon toute la loi que Moïse, mon serviteur,
t’a prescrite; ne t’en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir dans
tout ce que tu entreprendras. Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta
bouche; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est
écrit; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors
que tu réussiras."
Bien
plus tard, dans une autre épitre, l'apôtre Paul, inspiré par Dieu, avait aussi dit
aux Ephésiens 6.10 "Au reste, fortifiez-vous dans le
Seigneur, et par sa force toute-puissante."
Mais
cette fois, l'apôtre ajoute que son disciple devait se fortifier dans la grâce qui
est en Jésus Christ !
Qu'est-ce
que cela signifie ?
Comment
Timothée pouvait-il se fortifier ?
La
méditation et la mise en pratique de la parole de Dieu ne suffisent-elles pas ?
En
précisant que Timothée devait se fortifier par le moyen de la grâce qui est en
Jésus Christ, l'apôtre Paul voulait insister sur le fait que Timothée ne
pouvait rien de lui-même.
Il
ne pouvait pas compter sur ses propres forces ni sur ses propres capacités ; il
ne pouvait même pas seulement compter sur sa fidélité à lire la bible et à
essayer de la mettre en pratique.
Cela
ne suffisait pas!
Tout
comme nous sommes sauvés par le moyen de la foi et que cela ne vient pas de
nous, c'est un don de Dieu, de même nous demeurons fermes et forts pour
poursuivre notre chemin spirituel et aller jusqu'au bout, par la grâce de Dieu.
Timothée,
tout comme nous, devait pleinement réaliser que sa seule force spirituelle
résidait dans le Seigneur et dans sa force toute puissante.
La
force que nous avons est la sienne, s'il nous l'ôte nous ne sommes que
faiblesse!
Jésus
l'a affirmé dans Jean 15.5 "Sans
moi vous ne pouvez rien faire."
La
grâce que Dieu déverse continuellement dans nos vies nous accorde non seulement
le pardon et la purification, mais aussi la volonté et la capacité d'accomplir
ses œuvres.
Puisque
nous appartenons à Christ, nous nous trouvons continuellement dans une sphère
de grâce, et pour profiter de ses bénédictions, il nous faut vivre aussi dans
la sphère de l'obéissance !
Ainsi,
Paul déclare que par la grâce et la force de Dieu, Timothée devait devenir un
témoin fidèle et efficace, capable d'enseigner d'autres témoins fidèles et
efficaces !
2. Un ricochet de témoins qui
enseignent
Ce
que Timothée avait reçu en présence de nombreux autres disciples qui avaient
bénéficié des enseignements de l'apôtre, il devait le confier à d'autres.
Confier
(paratithemi en grec) signifie présenter, servir, offrir ou mettre sur le
devant et ce terme était souvent utilisé pour de la nourriture que l'on mettait
sur la table, que l'on servait, que l'on offrait, bref que l'on présentait afin
qu'elle soit consommée par des convives.
On
ne doit laisser pas la nourriture au placard, on ne doit pas la garder pour soi
égoïstement (pour se goinfrer), on doit la partager en la mettant en valeur,
tout comme une maitresse de maison préparerait un bon plat pour ses invités.
Cela
peut aussi faire penser à la lampe qu'on ne devait pas mettre sous le boisseau…
L'enseignement
que l'on a reçu doit clairement être retransmis à d'autres.
Dans
l'exemple de Paul, l'enseignement fait trois ricochets.
Il
est passé de Paul à Timothée, puis de Timothée à d'autres hommes qui étaient
capables de l'enseigner à d'autres… et de ricochets en ricochets, il est venu
jusqu'à nous…
Dans
l'idée de l'apôtre, le processus d'enseignement ne doit jamais s'arrêter.
Qu'en
ferez-vous maintenant qu'il est entre vos mains ?
L'évangile
doit être proclamé de générations en générations !
Jésus
a été l'expert pédagogue qui a instruit ses apôtres en théorie et en pratique,
puis ceux-ci ont instruits de nombreux disciples qui en ont instruits d'autres,
encore et encore …tout au long de l'histoire de l'Eglise.
William
Barclay a dit : "L'enseignant est un
maillon de la chaîne vivante qui s'étend ininterrompue, du moment présent
jusqu'à Jésus Christ. Ce qu'il y a de glorieux dans l'enseignement biblique,
c'est qu'il lie le présent à la vie terrestre de Jésus Christ."
L'évangile
est une course de relais.
D'ailleurs
n'appelle-t-on pas le bâton de la course de relais, le témoin ?
Si
nous ne sommes pas tous capables d'enseigner l'évangile, nous devons tous être
des témoins de Jésus Christ capables de dire ce qu'il a accompli dans nos vies,
et peu à peu nous devons devenir des témoins efficaces capables d'annoncer au
moins les bases de la vie chrétienne…
Avant
de passer le relais à Timothée, Paul l'exhorte donc à ne pas se relâcher, il
lui dit en quelque sorte : "Ne
t'avise pas de laisser tomber ou de restreindre ton service pour satisfaire tes
désirs ! Tu n'as pas le droit de te relâcher tant que tu n'as pas achevé ta
course. Je ne peux pas te laisser devenir un maillon faible de cette course de
relais, alors que tant de témoins fidèles sont allés jusqu'au bout. Au
contraire, tu dois persévérer et en aider d'autres à démarrer et à courir sans
s'arrêter."
Timothée
doit garder avec soin la parole et il doit la transmettre avec soin.
La
transmission de la parole doit être systématique et consciencieuse.
Elle
est transmise à tous, mais seuls ceux qui seront fidèles et capables, comme
l'ont été Paul et Timothée, pourront à leur tour la transmettre à d'autres.
Qui
sont les hommes fidèles ?
Fidèles
(pistos en grec) signifie, ici, des hommes justes et loyaux, des hommes de foi,
mais aussi des hommes qui transmettent fidèlement la parole, dans la pureté et
l'intégrité, sans la souiller par de faux enseignements.
Si
celui qui transmet la parole est corrompu, son message sera frelaté, il ne
nourrira pas mais au contraire affaiblira ceux qui la reçoivent.
D'où
l'importance de se tenir fidèlement dans la parole, de la lire, de la
comprendre, de l'étudier avec l'aide du Saint Esprit, de la méditer en
profondeur, et de la mettre en pratique !
Avant
de pouvoir transmettre le relais, il faut courir soi-même avec fidélité, c'est
ainsi qu'on devient des hommes-faits et que l'on prépare la relève.
Conclusion
Comme
nous l'avons déjà mentionné dans nos études bibliques sur la vision du monde
biblique, sous l'ancienne alliance, Dieu avait appelé de nombreux hommes et
femmes fidèles à servir de témoins à tout le peuple d'Israël ainsi qu'au monde
païen.
Ainsi,
des siècles avant que Christ ne donne le grand mandat relaté dans l'évangile de
Matthieu 28.19-20 " Allez, faites de toutes les nations
des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et
enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit."
Dieu
avait donné un mandat comparable à Israël, le peuple élu ; malheureusement, il
a négligé de le remplir.
Aujourd'hui,
grâce à Christ, le processus continue : nous sommes instruis et nous devons en instruire
d'autres jusqu'au retour de Jésus.
Cette
responsabilité incombe, bien entendu, d'abord aux pasteurs et aux enseignants,
mais elle s'adresse aussi à tous les croyants qui chacun à leur niveau doivent
participer à la transmission de l'évangile.
Cela
s'adresse aux moniteurs d'école du dimanche, aux leaders de jeunesse, mais
aussi à chaque parent (papas et mamans) qui doivent instruire leurs enfants
dans les voies du Seigneur.
Cela
s'adresse à chaque croyant qui doit
-
former ses frères et ses sœurs plus
jeunes
-
enseigner la vérité à des frères ou
sœurs qui s'égarent
-
exhorter un frère ou une sœur découragé
(e)
Cette
exhortation de Paul à Timothée s'adresse à chacun de nous, afin que nous ne
cessions de nous fortifier dans la grâce que Christ nous donne et que nous fassions
tous partie de cette course de relais en tant que témoins du Christ, même s'il
nous faut souffrir comme un fidèle soldat, peiner comme un laboureur qui attend
patiemment le fruit de son travail ou comme un athlète qui tient durement son
corps assujetti pour gagner le prix de sa course !
1 Thessaloniciens 5.11-14
"Exhortez-vous réciproquement, et
édifiez-vous les uns les autres, comme en réalité vous le faites. Nous vous
prions, frères, d’avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi
vous, qui vous dirigent dans le Seigneur, et qui vous exhortent. Ayez pour eux
beaucoup d’affection, à cause de leur œuvre. Soyez en paix entre vous. Nous
vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre,
consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience envers
tous."
PASTEUR Xavier LAVIE
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