1 Samuel 25.1-13 "Samuel mourut. Tout Israël s’étant assemblé le pleura, et on l’enterra dans sa demeure à Rama. Ce fut alors que David se leva et descendit au désert de Paran. Il y avait à Maon un homme fort riche, possédant des biens à Carmel ; il avait trois mille brebis et mille chèvres, et il se trouvait à Carmel pour la tonte de ses brebis. Le nom de cet homme était Nabal, et sa femme s’appelait Abigaïl ; c’était une femme de bon sens et belle de figure, mais l’homme était dur et méchant dans ses actions. Il descendait de Caleb. David apprit au désert que Nabal tondait ses brebis. Il envoya vers lui dix jeunes gens, auxquels il dit : Montez à Carmel, et allez auprès de Nabal. Vous le saluerez en mon nom, et vous lui parlerez ainsi : Pour la vie sois en paix, et que la paix soit avec ta maison et tout ce qui t’appartient ! Et maintenant, j’ai appris que tu as les tondeurs. Or tes bergers ont été avec nous ; nous ne leur avons fait aucun outrage, et rien ne leur a été enlevé pendant tout le temps qu’ils ont été à Carmel. Demande-le à tes serviteurs, et ils te le diront. Que ces jeunes gens trouvent donc grâce à tes yeux, puisque nous venons dans un jour de joie. Donne donc, je te prie, à tes serviteurs et à ton fils David ce qui se trouvera sous ta main. Lorsque les gens de David furent arrivés, ils répétèrent à Nabal toutes ces paroles, au nom de David. Puis ils se turent. Nabal répondit aux serviteurs de David : Qui est David, et qui est le fils d’Isaï ? Il y a aujourd’hui beaucoup de serviteurs qui s’échappent d’auprès de leurs maîtres. Et je prendrais mon pain, mon eau, et mon bétail que j’ai tué pour mes tondeurs, et je les donnerais à des gens qui sont je ne sais d’où? Les gens de David rebroussèrent chemin ; ils s’en retournèrent, et redirent, à leur arrivée, toutes ces paroles à David. Alors David dit à ses gens : Que chacun de vous ceigne son épée ! Et ils ceignirent chacun leur épée. David aussi ceignit son épée, et environ quatre cents hommes montèrent à sa suite."
Introduction
Lorsque David apprit le décès du prophète Samuel, qu'il considérait comme son père spirituel, il en fut très affligé. Et la crainte que lui inspirait Saül augmenta, comme si la colère de ce roi furieux avait pu être modérée par la présence ou l'intercession du vieux prophète.
David quitta alors le pays de Canaan, et gagna les déserts de Paran (le lieu des cavernes), en Arabie. Mais bientôt les vivres lui manquèrent ; il reprit donc le chemin de Maon, et arriva dans le voisinage d’un Israélite très riche, nommé Nabal, qui avait des biens dans la campagne fertile du mont Carmel. La grandeur de ses troupeaux et les riches prairies dans lesquelles ils pâturaient poussèrent David à solliciter son aide. D'autant plus que dans ses nombreuses migrations, David s’était souvent retrouvé au Carmel, et il avait toujours pris sous sa protection les troupeaux et les bergers de Nabal contre les pillards du désert.
Il espérait d’autant plus son aide, qu’à ce moment on faisait la tonte des brebis. C'était un temps de fête et de générosité pour les peuples bergers, comme le sont ailleurs les vendanges ou les moissons.
David, l'oint de Dieu, le sauveur d’Israël, était là au milieu de son peuple comme un berger fidèle qui avait veillé maintes fois sur les troupeaux du riche Nabal aussi soigneusement que sur ses propres brebis. Plein d'humilité, il envoya ses jeunes gens avec une parole de paix pour la maison de cet homme, sans se douter qu'il ne lui rendrait pas service à son tour. Mais Nabal ne connaissait pas David et il le méprisa. Il repoussa les messagers de David avec dureté et dans les termes les plus insultants : David et les siens n’étaient, à l’entendre, que de misérables esclaves, échappés de chez leur maître, qu’il fallait laisser mourir de faim.
Aussi David, cet homme de paix qui n’avait jamais frappé que des ennemis d’Israël et qui avait déployé tant de clémence à l’égard de Saül, se mit en colère et résolut de corriger Nabal avec quatre cents de ses soldats.
Nous n’aurions jamais entendu parler de Nabal, si rien ne s’était passé entre lui et David, mais le riche propriétaire et son épouse Abigaïl ont beaucoup à nous apprendre sur nos propres vies.
1. La folie de Nabal
A première vue, Nabal était un homme privilégié, il habitait dans une région fertile (Maon = habitation et Carmel = campagne fertile, grand jardin), il possédait un grand troupeau de 3000 brebis et 1000 chèvres et de nombreux serviteurs. Et il était marié à Abigaïl (son nom signifie Mon père est joie), une femme belle et de bon sens, c’est-à-dire intelligente, perspicace, prudente et sage.
Le problème de Nabal, c'est qu'il était insensé ! Son nom même signifie : sot, insensé et rustre, c’est-à-dire grossier et brutal.
Le verset 3 précise qu'il était un descendant de Caleb. Non parce qu'il ressemblait à son illustre aïeul, mais pour faire de l'ironie ; car Caleb, en hébreu, signifie : Chien ! Et le chien était un animal impur, méprisé par les hébreux. Certaines bibles traduisent 1 Samuel 25.3 ainsi : "L’homme était dur et méchant dans ses actions. C'était un chien !"
Nabal était dur, endurci et impétueux. Il était aussi méchant, mauvais, inique et déplaisant. Voilà pourquoi il fut comparé à un chien ! L'expression visant à réduire cet homme à un animal impur et méprisable, hargneux et féroce. Même son épouse, le décrit ainsi dans 1 Samuel 25.24 "…ce méchant homme, Nabal, il est comme son nom ; Nabal est son nom, et il y a chez lui de la folie."
Toute la richesse de Nabal ne lui servait à rien, à cause de sa folie !
Le proverbe 17.16 nous dit : "À quoi sert l’argent dans la main d’un insensé ? À obtenir la sagesse ? Sûrement pas ! Il est trop bête pour cela !"
Tant qu'il gardait le silence, on aurait pu croire qu'il était sage ; après tout il avait de grands biens et une jolie femme ! Mais lorsqu'il ouvrit la bouche pour faire connaitre les pensées de son cœur, David et ses hommes surent tout de suite à qui ils avaient à faire !
Et le proverbe 17.28 dit que "Même les gens stupides peuvent paraître sages s’ils gardent le silence. Quand ils ferment la bouche, on peut croire qu’ils sont intelligents."
Le livre des proverbes parle beaucoup de l'insensé ; cet insensé, dans certaines traductions appelé "fou" n'est pas un cas clinique bon à enfermé dans un hôpital psychiatrique ; le fou dont parle la bible est une personne qui manque de sagesse et qui s'autorise des choses contraires à la loi divine.
C'est de ce fou dont Jésus a parlé dans l'évangile de Matthieu 7.26 lorsqu'il a dit : "Quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable."
Nabal n'était pas attaché à Dieu et à ses commandements.
Savez-vous à quoi il était attaché par-dessus tout ?
C'est lui qui le dit dans 1 Samuel 25.11 "Je prendrais mon pain, mon eau, et mon bétail que j’ai tué pour mes tondeurs, et je les donnerais à des gens qui sont je ne sais d’où ?"
Nabal aimait ses biens et particulièrement tout ce qu'il pouvait manger et boire !
1 Samuel 25.36, nous révèle qu'il aimait festoyer et s'enivrer : "Nabal faisait dans sa maison un festin comme un festin de roi ; il avait le cœur joyeux, et il était complètement dans l’ivresse."
Non seulement, Nabal ne savait pas que David était l'oint de l'Eternel ou un homme de bien qui l'avait maintes protégé des exactions ennemies, mais il lui a refusé son aide et quelques nourritures, alors qu'il avait amplement de quoi l'aider. A travers ces versets, nous voyons qu'il avait décidé de festoyer et de pleinement se réjouir pendant qu'il laissait David et ses hommes mourir de faim.
Nabal était addict à l'alcool et à la nourriture…
Telle était la folie de Nabal ! Il était égocentrique et égoïste. Il ne regardait qu'à ses intérêts et qu'à ses plaisirs charnels. Plutôt que de se confier en Dieu, il s'était réfugié dans des plaisirs coupables et destructeurs… Il ressemblait à ces pharisiens qui méprisaient Jésus et disaient de lui : "Pour celui-ci, nous ne savons d’où il est." Jean 9.29
Nabal rejeta à la fois le roi véritable et ses messagers. Et c’est aussi ce que le Seigneur annonçait à ses disciples, lorsqu'il leur disait : "Celui qui vous écoute, m’écoute ; et celui qui vous rejette, me rejette." Luc 10.16
Voilà pourquoi cette histoire de Nabal et d'Abigaïl confrontés à David est une bonne illustration de l'attitude que peuvent avoir tout à chacun vis à vis de Jésus Christ.
En étudiant ce passage des écritures, gardons en pensée que David est un type de Christ.
2. Abigaïl, la sauveteuse.
1 Samuel 25. 14 -21 "Un des serviteurs de Nabal vint dire à Abigaïl, femme de Nabal: Voici, David a envoyé du désert des messagers pour saluer notre maître, qui les a rudoyés. Et pourtant ces gens ont été très bons pour nous; ils ne nous ont fait aucun outrage, et rien ne nous a été enlevé, tout le temps que nous avons été avec eux lorsque nous étions dans les champs. Ils nous ont nuit et jour servi de muraille, tout le temps que nous avons été avec eux, faisant paître les troupeaux. Sache maintenant et vois ce que tu as à faire, car la perte de notre maître et de toute sa maison est résolue, et il est si méchant qu’on n’ose lui parler. Abigaïl prit aussitôt deux cents pains, deux outres de vin, cinq pièces de bétail apprêtées, cinq mesures de grain rôti, cent masses de raisins secs, et deux cents de figues sèches. Elle les mit sur des ânes, et elle dit à ses serviteurs: Passez devant moi, je vais vous suivre. Elle ne dit rien à Nabal, son mari. Montée sur un âne, elle descendit la montagne par un chemin couvert; et voici, David et ses gens descendaient en face d’elle, en sorte qu’elle les rencontra."
A la lecture de ce passage, on pourrait considérer Abigaïl comme un modèle de gestion des circonstances difficiles et même comme une héroïne. Mais voyons maintenant plus en détail, le rôle qu'elle joua dans cet épisode de la vie d'Israël et quel comportement elle adopta dans ces circonstances délicates.
Abigail était mariée à Nabal. On sait qu'à cette époque les femmes ne choisissaient pas leur mari, et on ne connait pas les circonstances qui conduisirent cette femme à se retrouver liée pour la vie à un insensé. Tout ce que l'on sait, c'est qu'elle était belle et intelligente. La suite de l'histoire prouve que malgré ses difficultés conjugales, elle conserva sa sagesse et sa beauté. Ces atouts, s'ils finirent par échapper à Nabal, attirèrent les faveurs de David. De même si nos vertus échappent aux insensés, n'oublions jamais qu'elles n'échappent pas à Dieu, qui voit toutes choses au-delà des apparences et des circonstances parfois fâcheuses.
Certainement, pour Nabal, Abigaïl était l'épouse idéale : une femme belle et sage, perspicace et intelligente, capable d'enfouir ses douleurs émotionnelles et de supporter ses excès pour lui plaire.
Pour remédier aux folies de son époux, elle devait s'adapter, et rivaliser de créativité pour sauver sa maison et ses biens. Face à ses excès de colère, de méchanceté et de folie, elle aurait pu le quitter ou baisser les bras, attendant de sombrer avec lui, mais ce ne fut pas son choix.
Son choix fut plutôt celui du Proverbe 14.1 "La femme sage bâtit sa maison, et la femme insensée la renverse de ses propres mains."
Puisqu'elle savait par expérience qu'il était inutile de parler aux oreilles de l’insensé, car il méprise la sagesse des sages discours. Proverbes 23.9, elle entra dans le rôle du sauveteur de toute sa famille protégeant son conjoint des conséquences de ses actes.
Les serviteurs de Nabal connaissaient bien le fonctionnement de leurs maîtres, c'est pourquoi l'un d'eux n'est pas allé vers Nabal lorsqu'il a réalisé qu'ils étaient en danger, mais vers Abigail.
1 Samuel 25.14-17 "Un des serviteurs de Nabal vint dire à Abigaïl, femme de Nabal: Voici, David a envoyé du désert des messagers pour saluer notre maître, qui les a rudoyés. Et pourtant ces gens ont été très bons pour nous; ils ne nous ont fait aucun outrage, et rien ne nous a été enlevé, tout le temps que nous avons été avec eux lorsque nous étions dans les champs. Ils nous ont nuit et jour servi de muraille, tout le temps que nous avons été avec eux, faisant paître les troupeaux. Sache maintenant et vois ce que tu as à faire, car la perte de notre maître et de toute sa maison est résolue, et il est si méchant (littéralement : c'est un fils de Bélial) qu’on n’ose lui parler."
Si les serviteurs de Nabal n'osaient parler à leur maître à cause de sa méchanceté, Abigaïl, quant à elle, savait quoi dire et quoi faire dans de telles circonstances. Chacun, dans cette maison, savait qu'elle était capable de sauver la situation. Car de toute évidence, des choses comme celle-ci s'étaient déjà produites auparavant, et Abigaïl était déjà intervenue pour sauver son foyer à maintes reprises.
Indéniablement, elle et ses serviteurs pensaient que Nabal était le problème, et que si elle pouvait simplement intervenir, tout irait bien. Elle ne pouvait pas sauver son mari dans le sens littéral du terme; elle ne pouvait pas changer son cœur ni transformer son âme, mais elle ne cessait d'intervenir pour "sauver les meubles", "sauver la face", "sauver sa peau"…
N'agissons-nous pas souvent comme elle, en faisant du raccommodage, en faisant ce que nous pouvons avec nos propres forces, nos stratégies, nos talents, peut-être même avec notre sagesse humaine et notre propre intelligence ?
Nous élaborons nos plans de sauvetage, sans toutefois pouvoir régler le problème à sa racine. Ainsi, les mêmes difficultés ne cessent de se répéter semaines après semaines, mois après mois, années après années… jusqu'à ce qu'elles deviennent de plus en plus inextricables, de plus en plus douloureuses et insupportables !
Notez qu'Abigail n'a aucunement défendu son mari lorsque son serviteur l'a appelé "fils de Bélial", c'était pourtant une expression extrêmement désobligeante, qualifiant son mari de vaurien et de fils de Satan.
Chacun voyait Nabal comme le problème, mais personne n'était disposé à l'affronter ou à l'aider. Ses serviteurs, tout comme son épouse ne faisaient que de contourner le problème et essayer de régler les dommages collatéraux. Plutôt que de gérer directement la situation en exprimant ses sentiments et en confrontant son mari, Abigaïl a chargé suffisamment de nourriture pour 400 hommes et elle est partie à la rencontre de David et de ses hommes. Elle n'a pas consulté Dieu, elle n'a pas réfléchi. "Aussitôt" nous dit la bible au verset 18, elle a pris deux cents pains et deux bouteilles de vin, cinq manteaux, cinq mesures de maïs desséché et une centaine de grappes de raisins secs, et deux cents gâteaux de figues, et les a mis sur des ânes, sans rien dire à son mari.
A cette époque, il était presque incroyable qu'une femme tente de confronter 400 hommes armés et s'attende même à ce qu'ils écoutent son message. Mais Abigaïl, tout comme ses serviteurs, se considérait comme la véritable héroïne et le sauveteur de la famille.
N'y avait-il pas de l'orgueil derrière une telle attitude ?
En réalité, elle aurait pu envoyer l'un de ses serviteurs comme messager avec la nourriture pour s'excuser, mais il semble qu'elle se considérait comme la seule suffisamment compétente pour gérer la situation. De toute évidence, à ce stade, elle se disait qu'elle devait faire quelque chose, sinon sa famille allait été détruite. Depuis les premiers jours de son mariage, elle avait permis à Nabal de dysfonctionner, plutôt que de lui permettre de faire face aux conséquences de ses actes, c'est pour cette raison que ce problème s'est produit plusieurs années après. Les problèmes empirent et prennent des proportions incroyables et parfois insolvables quand nous laissons les situations "pourrir" pendant des mois ou des années. Les problèmes irrésolus finissent toujours par nous rattraper et ils nous détruiront si nous ne les avons jamais confrontés ! Sans les interventions de sauvetage incessants d'Abigaïl, Nabal aurait dû faire face à de nombreuses conséquences moins délicates à d'autres occasions, et il aurait peut-être appris d'elles. Comme quoi jouer les sauveteurs n'est pas la meilleure des solutions !
Par peur des représailles et pour maintenir un semblant de paix, Abigail ne cherchait pas à communiquer avec son mari ni a vraiment résoudre les problèmes à leur source. Elle n'a pas dit à Nabal ce qu'elle faisait. Elle a même demandé aux domestiques de partir en premier, afin de cacher les choses à son mari, car elle craignait sa colère et sa désapprobation, comme s'il devenait un faux dieu à craindre.
Proverbes 29.25 "La crainte des hommes tend un piège, mais celui qui se confie en l’Eternel est protégé."
Psaumes 56.11 "Je me confie en Dieu, je ne crains rien : Que peuvent me faire des hommes ?"
Quand Abigail a rencontré David, elle a joué jusqu'au bout son rôle de sauveteur, allant jusqu'à revendiquer l'entière responsabilité de ce qui s'était passé. Mais c'était de la fausse humilité, puisque tout de suite après elle a déprécié son mari en le traitant à son tour d'homme de Bélial.
Ainsi, elle lui a fait porter toute la responsabilité et l'a accusé de tous les maux.
1 Samuel 25.23-25 "Lorsque Abigaïl aperçut David, elle descendit rapidement de l’âne, tomba sur sa face en présence de David, et se prosterna contre terre. Puis, se jetant à ses pieds, elle dit: A moi la faute, mon seigneur! Permets à ta servante de parler à tes oreilles, et écoute les paroles de ta servante. Que mon seigneur ne prenne pas garde à ce méchant homme, à Nabal, car il est comme son nom; Nabal est son nom, et il y a chez lui de la folie. Et moi, ta servante, je n’ai pas vu les gens que mon seigneur a envoyés."
Abigaïl n'a pas plaidé en faveur de son époux, mais en sa faveur à elle.
Elle n'a pas intercédé auprès de David, mais elle s'est justifiée.
Combien de chrétiens plutôt que d'intercéder en faveur de leur conjoint, de leur famille ou de leurs frères et sœurs dans la foi, les critiquent et se justifient devant Dieu et les autres ?
Ils agissent presque comme les pharisiens qui au temps de Jésus priait ainsi : "O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain…" Luc 18.11
Combien de ragots, de médisances et de critiques seraient évités si les choses étaient traitées convenablement à leur source, plutôt que d'être cachées, mal supportées et finalement dévoilées de la pire façon qui soit !
3. David, type de Christ : le vrai sauveur.
1 Samuel 25. 26-34 "Maintenant, mon seigneur, aussi vrai que l’Eternel est vivant et que ton âme est vivante, c’est l’Eternel qui t’a empêché de répandre le sang et qui a retenu ta main. Que tes ennemis, que ceux qui veulent du mal à mon seigneur soient comme Nabal! Accepte ce présent que ta servante apporte à mon seigneur, et qu’il soit distribué aux gens qui marchent à la suite de mon seigneur. Pardonne, je te prie, la faute de ta servante, car l’Eternel fera à mon seigneur une maison stable; pardonne, car mon seigneur soutient les guerres de l’Eternel, et la méchanceté ne se trouvera jamais en toi. S’il s’élève quelqu’un qui te poursuive et qui en veuille à ta vie, l’âme de mon seigneur sera liée dans le faisceau des vivants auprès de l’Eternel, ton Dieu, et il lancera du creux de la fronde l’âme de tes ennemis. Lorsque l’Eternel aura fait à mon seigneur tout le bien qu’il t’a annoncé, et qu’il t’aura établi chef sur Israël, mon seigneur n’aura ni remords ni souffrance de cœur pour avoir répandu le sang inutilement et pour s’être vengé lui-même. Et lorsque l’Eternel aura fait du bien à mon seigneur, souviens-toi de ta servante. David dit à Abigaïl: Béni soit l’Eternel, le Dieu d’Israël, qui t’a envoyée aujourd’hui à ma rencontre ! Béni soit ton bon sens, et bénie sois-tu, toi qui m’as empêché en ce jour de répandre le sang, et qui as retenu ma main ! Mais l’Eternel, le Dieu d’Israël, qui m’a empêché de te faire du mal, est vivant! si tu ne t’étais hâtée de venir au-devant de moi, il ne serait resté qui que ce soit à Nabal, d’ici à la lumière du matin."
Si David a perçu ces critiques, ces justifications et même de la flatterie dans les propos d'Abigaïl, il ne l'a pas méprisée. Il aurait pu, car en vérité, Abigaïl ne s'intéressait qu'à prendre soin d'elle-même. Elle a essayé de se protéger et de protéger sa famille contre la destruction de David et de ses hommes. Lorsqu'elle a demandé pardon, elle n'a demandé que pour elle-même et non pour son mari.
La preuve, c'est que la dernière chose qu'elle a demandée, c'est : "quand l'Éternel aura bien traité avec mon seigneur, alors souviens-toi de ta servante." 1 Samuel 25.31
Malgré sa fausse humilité et sa requête intéressée, David a remercié Abigail pour son conseil, et il a accepté ce qu'elle avait à lui offrir. Il lui a montré qu'il l'acceptait sans condition, et c'est ce qu'Abigaïl avait besoin d'entendre. Pour renoncer à tous ses subterfuges, à ses plans et à ses stratégies plus ou moins flatteuses, elle avait besoin de se sentir acceptée et aimée pour qui elle était, inconditionnellement. Voilà la voie par excellence, comme nous le dit l'apôtre Paul dans son épitre aux Corinthiens : l'amour agape, l'amour divin et inconditionnel est la réponse pour tous les cœurs avides de reconnaissance et d'amour. Si Abigaïl s'était sentie aimée, elle n'aurait pas agi de cette façon. Mais à cause de son lien dysfonctionnel avec Nabal, elle était devenue manipulatrice.
Conclusion
1 Samuel 25. 37-38 "Mais le matin, l’ivresse de Nabal s’étant dissipée, sa femme lui raconta ce qui s’était passé. Le cœur de Nabal reçut un coup mortel, et devint comme une pierre. Environ dix jours après, l’Eternel frappa Nabal, et il mourut."
Comme elle avait appris à ne pas essayer de traiter avec Nabal pendant qu'il était ivre, Abigaïl attendit le lendemain matin pour lui parler de son sauvetage. Comme d'habitude, au lieu de prendre la responsabilité de son erreur mortelle, Nabal se replia sur lui-même et cette fois son cœur mourut dans son corps et devint comme une pierre (attaque d’apoplexie). Cette fois, la douleur intérieure de se sentir sans valeur qu'il avait désespérément essayé de cacher était devenue trop grande. Parce que Nabal avait été protégé des conséquences de ses actions par Abigail et ses serviteurs, il n'avait jamais été contraint à changer sa vie. Abigaïl croyait peut être qu'elle faisait au mieux en agissant ainsi avec son mari, mais en fait elle ne se protégeait que de manière égoïste.
Le comportement d'Abigaïl n'a hélas pas disparu avec la mort de son mari, ou parce qu'elle s'est remariée avec David. La plupart des gens pensent que s'ils pouvaient simplement sortir de leur situation actuelle ou de leur mariage, les choses iraient mieux, mais c'est un mensonge. Si nos dysfonctionnements ne sont pas résolus devant Dieu et avec son aide, ils réapparaitront toujours !
Quand David demanda à Abigaïl d'être sa femme, elle déclara : "Voici, que ta servante soit un serviteur pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur." 1 Samuel 25.41
Même en épousant David, un homme selon le cœur de Dieu, elle n'a pas totalement résolu ses problèmes, tout comme, en devenant chrétiens nous ne résolvons pas tous nos problèmes du jour au lendemain. Bien que ce ne soit que la première étape, une relation personnelle avec Jésus-Christ et son église est l'une des étapes les plus importantes du rétablissement. La réponse à nos dysfonctionnements relationnels est une relation personnelle avec le Christ, car lui seul peut guérir les blessures profondes à l'intérieur de nos âmes et fournir l'approvisionnement infini d'amour inconditionnel dont nous avons tous besoin. Le salut est le seul processus de complétude, mais il n'aide que dans la mesure où nous cédons notre chair à la seigneurie de Jésus-Christ. Ainsi, nous devons remettre tout jugement à Dieu, au lieu de nous juger nous-mêmes ou de laisser d'autres personnes nous juger. Plutôt que de nous laisser être bouleversés émotionnellement par nos propres jugements et nos perceptions des jugements des autres. Nous devons apprendre à accepter le jugement de Dieu sur nous. C'est peut-être une anecdote pour vous, mais sachez que le fils de David et d'Abigail a été nommé Daniel, ce qui signifie "Dieu est mon juge". Ainsi, c'est extrêmement important que nous passions de la satisfaction des gens à l'acceptation de Dieu comme seul juge de notre valeur. Si nous ne le faisons pas nous passerons nos dysfonctionnements relationnels et émotionnels à nos enfants… de générations en générations.
On ne nous
dit pas pourquoi, mais Dieu et David ont choisi Salomon plutôt que Daniel (le
fils d'Abigail), qui était le prochain à être roi après la mort d'Amnon.
Peut-être Daniel était trop dysfonctionnel, ou peut-être que Beth-Schéba a
convaincu David de choisir Salomon, et Abigail n'a pas protesté. Nous n'avons
même pas d'indication qu'Abigail ait protesté contre l'adultère de David.
Peut-être, se sentait-elle trop indigne pour être traitée avec respect ; ou
elle avait pris tellement de mauvaises habitudes dans son mariage avec Nabal
qu'elle ne savait pas comment défendre ses droits avec assurance. La
restauration est un processus qui prend généralement beaucoup de temps.
Pour résumer :
1. La racine de nos problèmes relationnels et émotionnels peuvent dépendre d'une dépendance excessive vis-à-vis des gens plutôt que du vrai Sauveur.
2. Nous ne devons pas désespérément rechercher l'amour et l'approbation des autres en essayant de les contrôler, de les manipuler, ou de les sauver. Dieu seul peut les sauver et déverser son amour dans les cœurs avec efficacité.
3. Essayer de sauver les autres, alors que ce n'est pas notre rôle, nous rendra finalement amers, découragés et épuisés parce que nous ne parviendrons jamais à nos fins. Dieu seul le peut.
4. Nous ne devons pas surmonter nos sentiments d'insuffisance en faisant des compromis et en acceptant l'inacceptable. Nous ne pouvons pas réparer les autres, Dieu seul le peut.
5. Nous devons nous repentir de nos efforts égoïstes si nous aidons les autres pour répondre à nos besoins d'amour et de reconnaissance. C'est à travers une relation personnelle étroite avec Dieu que nos besoins seront pleinement satisfaits.
6. Dieu seul est notre juste juge. Nous devons donc prendre compte de son évaluation sur notre vie et non de celle des autres.
Jude 1.25 "A Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles ! Amen !"
Pasteur Xavier LAVIE
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