2
Corinthiens 12.5-10 "Si
je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité;
mais je m’en abstiens, afin que personne n’ait à mon sujet une opinion
supérieure à ce qu’il voit en moi ou à ce qu’il entend de moi. Et pour que je
ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a
été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et
m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de
moi, et il m’a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la
faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin
que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les
faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans
les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis
fort."
Introduction
L’apôtre Paul aurait eu des
raisons valables de se glorifier de ce qu’il avait accompli, car ses œuvres
étaient remarquables. Il avait fondé plusieurs églises, il possédait de
nombreux dons spirituels.
Son ministère apostolique
s'accompagnait de nombreux prodiges et miracles.
D'autre part, Paul avait encore
de bonnes raisons de se glorifier, tant au niveau de sa race que de son niveau
d'études ou de ses origines familiales.
Philippiens
3.5-6 "…circoncis le huitième jour, de la race
d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi,
pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l’Eglise; irréprochable, à l’égard de
la justice de la loi."
Mais, malgré tout cela, Paul ne
voulait tirer aucune gloire, de peur de monter en orgueil et que les autres ne le
glorifient au lieu de rendre gloire à Dieu.
Il le dit au verset 7 " Ces choses qui étaient pour moi des gains,
je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ."
Il était pleinement conscient que
chacun de ses talents, de ses dons et de ses réussites lui venaient de Dieu et
non de ses propres capacités.
2
Corinthiens 3.5 "Ce
n’est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque
chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de
Dieu."
1. L'écharde dans la chair
Bien qu'il était conscient que
tout ce qu'il possédait lui venait de Dieu, l'apôtre n'a pas tout de suite
compris que son "écharde dans la chair" était un moyen, voulu par
Dieu, pour l'empêcher de s'enorgueillir.
Comme lui, nous ne faisons pas
toujours le lien entre nos circonstances et nos besoins spirituels, nos
épreuves et la nécessité qu'a Dieu de nous garder de nous-mêmes, c’est-à-dire
de notre nature charnelle et pécheresse.
Comme l'a dit Paul, dans son
épitre aux Romains 7.19, nous
faisons parfois le mal que nous ne voulons pas faire, à cause de nos penchants
naturels qui combattent contre la sainteté que nous voulons voir prendre place
dans notre vie.
Ne comprenant pas la raison de
cette écharde, l'apôtre Paul a prié à trois reprises afin d'en être débarrassé.
C'est tout à fait normal de prier
lorsque nous sommes malades ou éprouvés ; ce qui est moins normal c'est de
croire que Dieu va obligatoirement nous délivrer de nos échardes.
Bien qu'il soit tout à fait
capable de nous guérir et de nous délivrer, Dieu se sert très souvent de la
maladie ou des épreuves pour nous protéger du péché, pour nous sanctifier (nous
mettre à part et nous purifier) et nous pousser à une plus grande dépendance de
lui.
Bien que beaucoup aient spéculé
sur la nature de cette écharde, rien ne nous dit exactement ce dont souffrait
l'apôtre (migraines, problèmes ophtalmologiques, malaria, calculs biliaires,
goutte ou rhumatisme, nul ne le sait).
L'important n'est pas ce que la
bible ne dit pas, mais ce qu'elle dit !
Et le terme grec "skolops"
décrit plutôt un pieu ou piquet plutôt
qu'une simple écharde, c'est dire l'intensité de la souffrance occasionnée.
Après avoir prié à trois
reprises, l'apôtre a compris que cette écharde venait de Dieu, du Dieu
souverain qui connait nos cœurs, nos besoins et nos faiblesses mieux que
nous-mêmes.
Il a aussi compris le
lien entre cette souffrance physique et l'orgueil qui le menaçait si Dieu ne
faisait rien pour le maintenir dans l'humilité.
Reconnaissons que cet
insidieux péché nous guète tous, si nous n'y prenons pas garde, même si nous
n'avons pas les compétences et le ministère de l'apôtre Paul.
Nous pouvons nous
enorgueillir de tout et de n'importe quoi, de notre intelligence, de nos
diplômes, de nos réussites professionnelles, sociales ou familiales, de nos
talents quels qu'ils soient, de notre physique, de notre race, de notre statut
social, des biens que l'on possède, et même de nos bénédictions, de nos
responsabilités dans l'église et de nos quelques succès auprès de nos
congénères…
L'orgueil, c'est le premier péché
conçu par le diable.
On dit d'ailleurs que le simple fait de se croire humble est un signe qu'on a perdu son humilité.
Pour être humble, il faut donc avoir une vision claire de la grandeur et de la souveraineté de Dieu, de la grâce que nous avons reçue du Christ et de qui nous sommes (être objectifs sur nous-mêmes).
On dit d'ailleurs que le simple fait de se croire humble est un signe qu'on a perdu son humilité.
Pour être humble, il faut donc avoir une vision claire de la grandeur et de la souveraineté de Dieu, de la grâce que nous avons reçue du Christ et de qui nous sommes (être objectifs sur nous-mêmes).
Dans Jean 5.5, Jésus nous rappelle que sans lui nous ne pouvons rien
faire, alors ne faisons pas preuve de fausse humilité ; soyons vrais en ne nous
abusant pas nous-mêmes par de faux raisonnements, reconnaissons nos faiblesses
et nos mauvais penchants, et notre besoin de la grâce divine à chaque instant.
Après avoir prié à trois
reprises, l'apôtre a réalisé qu'il valait mieux être tourmenté par un démon lui
infligeant cette souffrance physique, plutôt que d'être en pleine possession de
ses forces et être rempli d'orgueil.
Si Dieu avait choisi ce moyen de
le maintenir dans l'humilité, il n'avait plus rien à revendiquer; ni même de
prière à faire à ce sujet.
Dans le jardin de Gethsémané,
Jésus aussi avait prié trois fois au sujet de la croix qui l'attendait :
Matthieu
26.39 "Mon Père, s’il est possible, que cette
coupe s’éloigne de Moi !"
Dieu n’a-t-Il pas répondu à la
prière de son Fils ?
Oui, il a répondu en lui
disant : Non.
Dieu répond toujours à nos
prières, mais pas forcément comme nous le souhaiterions, car il vise notre bien
suprême, et il sait mieux que nous ce qui contribue à notre plus grand bien.
Dieu accorde toujours à ses
enfants de bonnes choses (Matthieu
7.9-11), le problème c'est que nous n'avons pas les mêmes notions que lui
de ce qui est le mieux pour nous.
Pour Paul, l’écharde était une bonne
chose.
Avons-nous raison de demander à
Dieu d’ôter notre écharde ?
Evidemment, comme Paul, nous
pouvons le supplier de nous en débarrasser et peut-être que Dieu enlèvera une
ou plusieurs échardes de notre chair.
Mais certainement il en laissera
au moins une, pour que nous demeurions humbles et dépendants de sa puissance.
2. Se glorifier de ses faiblesses
Dans 2 Corinthiens 12.9, l'apôtre Paul en vient à dire qu'il se
glorifiait bien plus volontiers de ses faiblesses que de ses forces.
Nous avons bien compris que
l'orgueil était un piège insidieux et terrible dans lequel il ne fallait pas tomber
et que Dieu permettait des épreuves pour nous affaiblir afin que nous ne
comptions pas avec présomption sur nos forces (physiques, intellectuelles,
expériences, talents…), et que nous ne nous attribuions pas, avec arrogance, la gloire qui revient à Dieu seul.
Mais de là à se glorifier de nos
faiblesses !
Ne pas mettre ses forces et ses
atouts en avant, c'est une chose, mais mettre en avant ses faiblesses, c'est
une chose très inhabituelle !
Pourquoi l'apôtre agissait-il de
cette façon ?
-
Pour
demeurer dans l'humilité.
-
Pour
ne pas être adulé par les chrétiens.
-
Pour
que la toute puissance de Dieu se manifeste à travers lui.
Nos faiblesses physiques,
intellectuelles, psychologiques ou spirituelles peuvent nous effrayer parce que
nous croyons qu'elles sont un frein à la volonté de Dieu pour notre vie, mais
Paul n'avait aucune crainte à ce sujet, car il avait appris par expérience que malgré
nos infirmités ou nos faiblesses, Dieu nous accordera toujours la grâce
suffisante pour accomplir sa volonté. Il l'affirme dans son épitre aux
Philippiens
4.13 "Je puis tout par celui qui me fortifie."
Comme Paul nous devons être
diminués afin que Christ croisse en nous !
Paul savait que plus nous sommes
faibles, plus la force de Dieu sera visible en nous. Il l'exprime par une image
dans 2 Corinthiens 4.7 "Nous portons ce trésor dans des vases
de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à
nous."
Les hommes, même chrétiens, ont
l'habitude de regarder aux apparences et à ce qui frappe les yeux.
Ils sont sensibles à l'éloquence,
la prestance, l'intelligence, les apparences pieuses, les beaux discours…
En effet, l'apôtre aurait pu
séduire les foules par ses discours pleins de sagesse et de connaissances
bibliques (il avait été instruit aux pieds de Gamaliel), mais il ne recherchait
pas à émouvoir les foules ni à les persuader par ses discours ; il voulait
juste être un instrument entre les mains de Dieu pour que la bonne nouvelle
soit répandue et germe dans les cœurs grâce à la puissance convaincante du
Saint Esprit.
L'homme ne devait pas être adulé
afin que Christ soit glorifié !
Quand Dieu nous affaiblit,
pensons-nous que c'est parce qu'il veut se glorifier à travers nos vies ?
Comprenons-nous comme Paul que
c'est lorsque nous sommes faibles que nous sommes forts ?
Etant donné que la puissance
s'accomplit dans la faiblesse, il était nécessaire que le feu de l'affliction
consume les scories de l'orgueil et de l'autosuffisance de l'apôtre.
Paul a perdu ses capacités au
point d'être obligé de faire totalement confiance à Dieu, à sa puissance et à
sa volonté pour régler les problèmes qui lui faisaient face.
C'est quand nous sommes à court
de réponses, d'assurance et de force et que nous n'avons pas d'autres solutions
que de nous tourner vers Dieu et que nous avons la possibilité d'être les plus
efficaces !
C'est paradoxal d'un point de vue
humain, mais c'est une règle du royaume de Dieu.
Dans le royaume de Dieu, personne
n'est trop faible pour connaitre la puissance de Dieu, mais une foule
innombrable de croyants se privent de cette puissance parce qu'ils se confient
trop dans leurs propres forces (leurs acquis, leurs talents…).
La souffrance physique,
l'angoisse, les déceptions, l'insatisfaction et les échecs déracinent les
impuretés de la vie des croyants, pour faire d'eux des réceptacles de la
puissance de Dieu!
1
Corinthiens 1.27-29
" Dieu a choisi les choses folles
du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde
pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses méprisables (agenes =
naissance de bas rang) du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont
point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se
glorifie devant Dieu."
L'apôtre a lui-même œuvré parmi
les corinthiens dans un état de faiblesse qu'il n'a pas provoqué de lui-même,
il n'a pas mis un frein à ses possibilités humaines ni fait preuve de fausse
modestie, mais c'est Dieu qui l'a affaibli.
Il n'a pas eu d'autres choix que
de se glorifier de ses faiblesses, non parce qu'il aimait souffrir, mais parce
qu'il a vu les avantages précieux de cette faiblesse.
Nous voyons peu les avantages de
nos faiblesses parce que nous les détestons et aimerions tellement en être
débarrassés !
Pourtant la faiblesse nous
maintient dans l'humilité et dans une dépendance à Dieu qui lui permet de se
glorifier et de montrer sa puissance.
2 Corinthiens 12.10 " Je me plais dans les faiblesses, dans
les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses,
pour Christ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort."
Conclusion
Une juste perspective des
difficultés, des épreuves et de la souffrance est une des bases essentielles de
la vie chrétienne.
La solution ne consiste pas à
concentrer tous nos efforts pour éliminer toutes les difficultés.
Nous devons, au contraire, accepter
les épreuves que Dieu nous permet de vivre, en sachant qu'elles révèlent notre
caractère profond, qu'elles nous rendent humbles, qu'elles nous attirent plus
près de Dieu et nous permettent de manifester sa grâce et sa toute puissance
dans notre vie.
Nous devrions porter attention
aux exhortations de l'apôtre qui dit aussi dans 2 Corinthiens 4.17-18 "Nos légères afflictions du moment
présent produisent pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de
gloire."
Malgré cette écharde dans sa
chair, l'apôtre Paul ne pouvait perdre courage ni négliger son appel, ses
privilèges et ses responsabilités.
A partir de la réalité de la
gloire de Dieu manifestée en Jésus Christ et de la puissance de Dieu manifestée
dans sa vie, Paul est resté humble, il s'est glorifié de ses faiblesses et n'a
pas été adulé.
Comme lui, nous devons apprendre
à accorder plus de valeur à la force spirituelle qu'à la force physique, plus
de valeur à l'avenir qu'au présent, et plus de valeur aux réalités éternelles
qu'aux réalités temporelles afin de voir la toute puissance de Dieu en nous,
autour de nous et à travers nous, afin d'aller de l'avant et de glorifier Dieu.
A lui soit toute la gloire aux siècles des siècles. Amen.
Prêché par Xavier LAVIE - vendredi 17 novembre 2017
Publié il y a 4 jours par Église au Cœur de la Ville
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