En 2007, Dave Bruno, un entrepreneur 
dépassé par tout ce qu’il possède, décide de réduire la liste de ses 
possessions à 100 objets. Son expérience part du constat que la société 
moderne occidentale vit dans l’excès et pose la question de savoir ce 
qui est réellement nécessaire pour mener une vie heureuse et accomplie. 
Depuis, des dizaines de livres, de blogs, de magazines et de vidéos 
parlent de ce mouvement qu’on appelle « minimalisme. »
Le minimalisme interroge sur ce qu’est d’être humain, ce qui rend la vie
 digne d’être vécue et ce qui donne un sens à notre existence.
Au fond, le minimalisme nous place devant 
quelques grandes questions existentielles : 
Quel est notre but ? Comment
 être heureux ? Comment bien vivre ?
Joshua Fields Millburn et Ryan Nicodemus 
avaient tout ce que le rêve américain promet : un gros salaire, une 
grosse maison, une grosse voiture. Mais, en dépit de tout cela, ils 
posent le constat suivant : « Et pourtant, avec toutes ces choses, nous savions que nous n’étions pas satisfaits de nos vies, nous n’étions pas remplis. »
Ils entament leur livre Minimalism, live a meaningful life (« Le minimalisme : vivre une vie qui a un sens ») avec ces mots :
Nous cherchons tous
 la même chose : comment vivre une vie qui a plus de sens. […] Les 
possessions matérielles que nous accumulons ne nous rendrons pas 
heureux. Nous savons tous cela et pourtant, nous cherchons souvent un 
sens à notre vie par l’accumulation de plus de possessions. Le vrai 
bonheur pourtant, vient de qui nous sommes.
Les minimalistes montrent tous que nous 
avons un problème avec l’accumulation d’objets. 
Quelque part, ils 
remarquent que nous recherchons le bonheur et la sécurité dans ce que 
nous possédons. 
Les minimalistes ont aussi raison en disant que ce que 
nous possédons finit par nous posséder. 
Ce que nous avons accumulé finit
 par nous prendre notre argent, notre temps et notre énergie. 
Le 
minimalisme montre avec force que le consumérisme est un problème qui 
dépasse la question économique. 
Notre manière de consommer révèle notre 
cœur et nous enferme plus qu’elle nous libère.
Pourtant, ce que proposent les minimalistes
 ne règlent pas le problème. Pour eux, le problème est que nous nous 
définissons par ce que nous avons, plutôt que par ce que nous sommes. 
Nous avons placé notre identité, notre valeur et notre bonheur dans les 
objets. Pour régler le problème, les minimalismes décident de couper les
 mauvais fruits en espérant que cela guérisse les racines. Au lieu 
d’articuler une solution autour de qui nous sommes, les minimalistes 
essaient de le faire en réduisant ce que nous avons. Le problème et la 
solution se trouvent dans le nombre d’objets que nous possédons. En 
coupant les mauvais fruits on peut soulager l’arbre, mais les mauvaises 
racines continueront à produire des fruits malades.
Mais un ascète peut avoir le même problème qu’un millionnaire.
Si on voulait aller jusqu’au bout du 
raisonnement, ce que nous sommes ne devrait pas dépendre de ce que nous 
avons. 
Par conséquent, quelque soit le nombre de choses que nous 
possédons, nos possessions ne devraient pas nous définir ou nous 
enfermer. 
Le vrai problème n’est pas d’avoir trop de choses, mais notre 
rapport aux choses. Un ascète peut avoir le même problème qu’un 
millionnaire.
La vision biblique du monde pose un constat
 encore plus terrible sur le problème, et une solution correspondante 
bien plus radicale. 
Le vrai problème n’est pas extérieur, mais 
intérieur. Le problème n’est pas dans ce que nous avons, mais dans ce 
que nous sommes. 
Réduire ce que nous avons ne changera pas ce que nous 
sommes. 
La Bible ne définit pas l’homme par lui-même, mais dans son 
rapport avec Dieu. 
C’est dans sa relation alliancielle avec Dieu que 
l’homme trouve son bonheur, son but et sa liberté. Le vrai problème, 
c’est le péché. 
C’est à cause du péché que l’homme passe de la liberté 
en Dieu à l’esclavage du péché, du bonheur au désespoir et passe à côté 
du but que Dieu donne aux humains : le connaitre, le glorifier et faire 
de lui notre plus grande joie.
Pour changer de vie, il faut changer de 
cœur. Dans le sermon sur la montagne, Jésus disait avec force que si 
nous ne servons pas Dieu, nous servons un autre maître (Matthieu 6.24). 
Il 
appelait ses auditeurs à placer en Dieu leur sécurité et leur confiance 
et à ne pas se fier à ce qu’il possédait, ou à ne pas s’inquiéter de ce 
qu’il n’avait pas (Matthieu 6.25-31), mais à se tourner et à se confier en 
Celui qui sait ce dont nous avons besoin et prends soin de nous (Matthieu 
6.32-34).
Jésus nous invite à nous détacher à la fois de ce que nous 
avons (ou pas), et même de qui nous sommes, pour regarder à qui Dieu 
est. C’est en lui que nous trouverons notre sécurité, notre bonheur et 
notre but.
Si tu n’es pas satisfait avec ce que tu as, tu ne le serais pas avec le double.
Les minimalistes, même s’ils ne traitent 
que les fruits du problème rejoignent l’enseignement de la Bible : il 
faut se contenter de ce que l’on a, que ce soit beaucoup ou peu (Philippiens
4.11-13). 
Charles Spurgeon disait : « Si tu n’es pas satisfait avec ce que tu as, tu ne le serais pas avec le double.
 » 
Là encore, le contentement n’est possible qu’en Jésus. 
Pour être 
content avec ce que l’on a (ou pas), il faut que notre joie ne dépende 
pas de ce que nous avons, mais de Celui en qui nous croyons. 
Notre joie 
dépend d’une chose que nous ne pouvons jamais perdre, plus importante 
que la santé, les relations ou la richesse : Jésus-Christ, notre bien 
suprême.
Matthieu Giralt
 

 
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