Matthieu 3/13 à 15: "Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s’y opposait, en disant: C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi! Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus."
Introduction:
Êtes-vous d'un tempérament
à laisser-faire ou êtes-vous plutôt du genre à opposer des résistances lorsque
vous ne comprenez pas certaines choses?
Avez-vous un caractère
disposé à céder lorsque vous pensez avoir raison ou au contraire restez-vous
solidement campé sur vos positions?
Acceptez-vous facilement
de confier certaines choses à des personnes alors que vous savez pertinemment
que vous ferez mieux qu'elles?
Pour obtenir la paix
êtes-vous prêt à renoncer à certaines choses?
Vous est-il difficile de
vous laisser diriger ou conduire par les autres?
Chacune de ces questions posées ont pour but de vous faire réaliser que parfois notre caractère a certaines rigidités dont il nous faut nous occuper!
Alors que Jésus lui-même venait vers Jean Baptiste pour
se faire baptiser, nous assistons à une réaction qui nous étonne de la part de
celui dont Jésus dit dans Matthieu 11/11: "Je vous le dis en vérité,
parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que
Jean-Baptiste."
Le témoignage de Jésus est sans équivoque,..., Jean est
un homme remarquable à bien des égards...!
Mais son attitude qui nous est clairement défini dans le
passage de Matthieu 3/13 à 15 nous laisse quelque peu dans l'expectative.
En effet l'homme, le plus grand aux yeux du Christ est
finalement en train de lui résister et de s'opposer à lui.
Alors que Jésus s'avance vers Jean dans les eaux du
Jourdain, Jean vit un véritable conflit intérieur. Il y a plusieurs choses qui
se bousculent dans son cœur et le poussent à une telle réaction.
D'une part il reconnaît Jésus comme étant l'agneau de
Dieu qui vient pour ôter le péché du monde (cf Jean 1/29). D'autre part le
baptême de Jean est basé sur la repentance et il sait que celui qui est devant
lui est sans péché et qu'il n'est même pas digne de délier la courroie de ses
sandales.
En vue des informations qu'il regroupe, Jean décide
alors de s'opposer à Jésus en refusant de le baptiser et en prétextant que c'est
lui qui devrait être baptiser par Jésus et non le contraire.
Alors Jésus lui répondit: "Laisse faire maintenant,
car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. "
Christ ne nie pas que Jean ait besoin d’être baptisé par
lui, mais le Seigneur Jésus a considéré qu’il était convenable qu’il accomplisse
toute justice et pour montrer son empressement, à s’identifier aux pécheurs qui
venaient se faire baptiser en vue de la repentance. Ce baptême revêtait un sens
plus profond que ce que Jean réalisait. Il préfigurait la manière dont Jésus
accomplirait le juste dessein de Dieu à l’encontre du péché de l’homme. Son
immersion symbolisait l’immersion dans les eaux du jugement divin au Calvaire.
Sa sortie des eaux annonçait sa résurrection. Par sa mort, son ensevelissement
et sa résurrection, il satisferait les exigences de la justice divine et
fournirait une base juste au salut des pécheurs.
Les réactions de Christ sont parfois si surprenantes,
que même les croyants les plus spirituels ne parviennent à les comprendre. Elles
sont si profondes et si mystérieuses, que même ceux qui connaissent bien son
Esprit, sont prompts à émettre des objections contre la volonté de Christ. Et
ceux qui possèdent l’Esprit de Dieu voient qu’ils ont constamment besoin de
s’appliquer à Christ pour parvenir à le comprendre encore plus.
Allons plus loin...!
Nous avons tous à l'esprit le passage bien connu de
l'évangile où nous voyons l'apôtre Pierre s'opposer au Christ alors qu'il est en
train d'annoncer que sa mission était de mourir à Jérusalem pour le salut des
hommes pécheurs. Pierre va réagir dans Matthieu 16/22 à 24: " Pierre,
l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise,
Seigneur! Cela ne t’arrivera pas. Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre:
Arrière de moi, Satan! Tu m’es en scandale; car tes pensées ne sont pas les
pensées de Dieu, mais celles des hommes.
Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu’un veut venir
après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et
qu’il me suive."
Comme Pierre ou Jean Baptiste, nous avons parfois des
réactions qui traduisent nos manques de compréhension. Parfois nous laissons
libre cours à nos sentiments humains et nous leurs donnons la priorité sur
toutes pensées spirituelles.
Pour Jean Baptiste les mots de Jésus furent: ":
Laisse faire maintenant" et pour Pierre: "qu’il renonce à
lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive."
Que croyez-vous que Jésus
puisse vous donner comme conseil
lorsqu'il constate que vous
restez agrippés à vos raisonnements?
Laissez-faire!!!
Renoncez à
vous-même!!!!
Combien de fois vous
êtes-vous défendu, avez-vous réagi ou avez-vous regimbé dans des situations qui
vous blessaient, vous mettaient en porte-à-faux ou vous poussaient à agir selon
ce que votre cœur vous dictait?
Vos réactions peuvent être
bien fondées, basées sur une logique implacable; néanmoins vous constatez que
Dieu voit parfois les choses autrement...
Apprenez à laisser-faire.
Acceptez de ne pas intervenir chaque fois que vous pensez devoir le faire.
Déposez aux pieds du Christ tout ce qui vous gêne et plus encore tout ce que
vous pensez être juste.
Tristes
ressemblances...
- Nous ressemblons parfois à
Judas qui s'indigna de voir le Seigneur laisser Marie de Béthanie répandre un
parfum d'une livre de Nard pur d'un prix de 300 deniers (salaire d'une année
d'un ouvrier de l'époque) sur ses pieds alors qu'on pouvait le donner aux
pauvres!!!
L'argument fondé et audible
de Judas était poussé en réalité par un cœur dans lequel le péché continuait à
régner.
Jean 12/6 nous en donne l'explication: "Il disait cela,
non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que,
tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait."
Triste réalité du cœur humain
lorsque ses instincts les plus vils prennent le dessus de sa
spiritualité.
- Nous ressemblons parfois
aussi à cet homme de la parabole du figuier dans Luc 13/6 à 9: "Un
homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit,
et il n’en trouva point. Alors il dit au vigneron: Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit à ce figuier, et je n’en trouve point. Coupe-le:
pourquoi occupe-t-il la terre inutilement? Le vigneron lui répondit:
Seigneur, laisse-le encore cette année; je creuserai tout autour, et j’y
mettrai du fumier. Peut-être à l’avenir donnera-t-il du fruit; sinon, tu le
couperas."
Le réflexe qui consiste à
couper et se débarrasser de tout ce que nous jugeons inutile et stérile est bien
souvent au fond de notre cœur. Lorsque nous disons "coupe-le", le Seigneur
répond: "Laisse-le encore cette année"
Nous devons reconnaître que
nous perdons facilement espoir, que nous abandonnons parfois trop vite la partie
et que nous préférons ôter de notre vue tout ce qui nous gêne ou est pour nous
une source de déception.
Là encore le Seigneur nous
dit: "Laisse faire!"
- Nous ressemblons parfois
aussi à ceux qui se tournent vers le plus grand nombre oubliant par la même tous
les rejetés, les exclus et les plus faibles.
Le Christ exhorta ses
disciples à ne pas tomber dans se travers dans Matthieu 18/12 à 14:
"Que vous en semble? Si un homme a cent brebis, et que l’une d’elles
s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les
montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée? Et, s’il la trouve,
je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les
quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. De même, ce n’est pas la
volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces
petits."
Apprenons à savoir laisser ce
qui nous tient le plus à cœur: nos priorités personnelles, nos intérêts pour
accepter d'aller à la rencontre de tout ceux qui sont perdus et
égarés.
- Nous ressemblons parfois à
ces hommes qui abandonnent difficilement la partie et qui s'appuyant sur des
principes religieux trouvent les arguments nécessaires pour laisser libre cours
à leur chair.
Matthieu 5/38 à 45:
"Vous avez appris qu’il a été dit:
oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au
méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre.
Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si
quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te
demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. Vous avez
appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais
moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites
du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et
qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les
cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il
fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes."
Apprenons à savoir renoncer à
nous même jusqu'à nos propres droits par motifs d'amour pour Christ.
Laisser faire c'est donner la
possibilité au Seigneur de prendre tout entre ses mains. C'est accepter de ne
pas intervenir, c'est aussi parfois savoir faire abstraction de certaines choses
et en oublier d'autres.
Psaumes 37/8:
" Laisse la colère, abandonne la fureur; Ne t’irrite pas,
ce serait mal faire."
"Laisser-faire" ce n'est pas "lâcher aller" les
choses!
Lorsque nous laissons faire
nous confions au Christ la direction de nos vies mais lorsque nous lâchons aller
nous sombrons dans l'insouciance, le relâchement, le manque de rigueur et
l'abandon pur et simple.
Trop de personnes pensent laisser-faire alors qu'en
réalité elles lâchent aller...!
Lorsque vous laisser faire
c'est un acte délibéré de votre volonté tandis que lorsque vous lâchez aller,
c'est souvent parce que vous ne pouvez plus supporter le trop plein de ce qui
vous arrive.
Ne lâchez pas aller les
choses mais apprenez à laisser faire le Christ dans vos vies et dans celles de
ceux qui vous entourent.
Si vous concevez de devoir
laisser-aller certaines choses dans vos vies que ce ne soient que pour les
confier au Seigneur!
Tandis que vous apprendrez à
déposer dans les mains du Seigneur tout ce qui n'a plus rien à faire entre les
vôtres, soyez sûr d'une chose: Le Seigneur ne vous laissera jamais!
Psaumes 27/9:
" Tu es mon secours, ne me
laisse pas, ne m’abandonne pas, Dieu de mon salut!"
Psaumes 119/10:
"Je te cherche de tout mon cœur:
Ne me laisse pas égarer loin de tes commandements!"
Psaumes 119/133:
"Affermis mes pas dans ta parole, Et
ne laisse aucune iniquité dominer sur moi!"
Il existe un principe
spirituel qui s'applique dans de nombreux domaines de notre vie quotidienne et
qui se résume par le fait que pour qu'une personne puisse s'occuper de nous il
faut d'abord que nous acceptions de la laisser-faire et de nous confier
pleinement à elle.
Avez-vous assez de
confiance dans la personne du Christ pour accepter de tout lui abandonner?
Concevez-vous de faire
taire certains raisonnements au-dedans de vous pour permettre à la volonté de
Dieu de s'accomplir librement?
Alors si tel est le cas:
"Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions
ainsi tout ce qui est juste." Matthieu 3/15
Xavier LAVIE
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