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mercredi 14 décembre 2016

Glaner ou moissonner



 
 
 
Lévitique 23. 22  "Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton  champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. 
Tu abandonneras cela au pauvre et à l’étranger. Je suis l’Eternel, votre  Dieu."
Matthieu 9.37-38  "Jésus dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu  d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson."

Introduction
Au temps du ministère de Christ, le cycle économique d’Israël était centré sur l’agriculture et la moisson était donc une activité continuelle au fil des années. 
La moisson du lin et de l’orge avait lieu en Avril-Mai, celle du blé, six semaines plus tard en Juin-Juillet.
Les pommes, les figues, les amandes, et les premiers raisins étaient récoltés en Juin.
Les olives, les dattes, et les figues d’été étaient moissonnées en Août et en Septembre, les grenades et les pistaches en Octobre.
Les olives au nord de la Galilée et les figues d’hiver étaient récoltées en Novembre. 
Non seulement la moisson était le centre de l’économie, mais elle était également le cœur du système religieux en Israël, car les trois principales fêtes religieuses que Dieu avait établies pour son peuple se rapportaient à la moisson.
La Pâque avait lieu dans la saison de la récolte de l’orge. Sept semaines plus tard, au moment de la moisson du blé, avait lieu la fête de la Pentecôte et la fête des tabernacles était observée le septième mois qui était la période de la récolte des fruits.
Chez les israélites, tout tournait autour des moissons : leur travail, leur économie, leur calendrier et leurs fêtes religieuses.
Dieu avait déterminé ces choses avant même que son peuple n'entre en Canaan et cultive cette terre promise, et Jésus a encore employé des paraboles relatives à la moisson et aux cultures lorsqu'il a voulu donner des leçons spirituelles à ses disciples.
Une leçon spirituelle nous est aussi relatée dans l'Ancien Testament, à travers l'histoire d'une jeune étrangère à Israël qui a trouvé grâce aux yeux de Dieu et est devenue l'arrière grand-mère du roi David : c'est Ruth.

1. Les glanures de l'étranger
Le livre de Ruth commence par raconter la vie d'Elimélech et de Naomi à l'époque des Juges.  Pour fuir la famine qui sévissait en Israël, ils avaient quitté la ville de Bethléem et émigré dans le royaume voisin à Moab, mais au lieu de trouver la paix et l'abondance tant attendue, cette famille a rencontré de grandes difficultés : le père et ses deux fils sont morts, laissant trois veuves démunies de tout. Naomi décida donc de rentrer à Bethléem et sa belle fille nommée Ruth, l'a suivie, disant cette célèbre phrase :
Ruth 1.16 "J'irai où tu iras, où tu demeureras je demeurerai ; ton peuple sera mon  peuple, et ton Dieu sera mon Dieu."

Arrivées à Bethléem, Ruth a proposé à sa belle mère d'aller glaner quelques gerbes d'orge afin de pourvoir à leurs besoins. Sans doute, Ruth avait appris que selon la loi instituée par Dieu, les juifs devaient laisser les étrangers et les pauvres glaner dans leurs champs.

Ruth 2.2-3  "Ruth la Moabite dit à Naomi: Laisse-moi, je te prie, aller glaner des  épis dans le champ de celui aux yeux duquel je trouverai grâce. Elle  lui répondit: Va, ma fille. Elle alla glaner dans un champ, derrière les moissonneurs."

En tant qu'étrangère, Ruth ne pouvait pas moissonner pour recevoir un salaire, mais elle pouvait glaner pour subsister.
Les personnes étrangères au Royaume de Dieu, celles qui ne sont pas encore nées de nouveau et qui viennent à l'église écouter la Parole de Dieu, sont comme Ruth.
Elles glanent quelques subsistances spirituelles qui les nourrissent quelque peu...
Elles ne sont pas "connectées" à la source divine leur apportant la vie et le pain en abondance, mais elles peuvent profiter de quelques glanures, au gré de leur faim spirituelle.

Ruth 2.15-17  " Booz donna cet ordre à ses serviteurs : Qu’elle glane aussi entre les gerbes, et ne l’inquiétez pas, et même vous ôterez pour elle des gerbes quelques épis, que vous la  laisserez glaner, sans lui faire de reproches. Elle glana dans le champ jusqu’au soir, et elle battit ce qu’elle avait  glané. Il y eut environ un épha d’orge."

Ruth ne pensait, à ce moment, qu’elle deviendrait bientôt l'épouse du Seigneur à qui appartenait le champ dans lequel elle allait glaner. Pleine d'humilité, la seule chose qu'elle se serait permis d’espérer, c'est de devenir l'une de ses servantes. Elle était déjà pleinement heureuse des paroles bienveillantes de Booz qui avaient consolé son cœur.
Booz ne l'a d'ailleurs pas traitée autrement qu'une étrangère, même s'il était un maître plein de bonté et de délicatesse. Il lui permit en effet de manger parmi ses serviteurs et leur ordonna de laisser la jeune femme glaner au milieu même des gerbes et de lui abandonner, comme par mégarde, quelques poignées d’épis ; c'était une manière aimable de lui taire l’aumône sans la blesser.

Plus tard, en Israël, une cananéenne eut cette même attitude en venant chercher auprès de Jésus la délivrance de sa fille possédée ; elle était prête à se contenter des miettes tombées de la table du Roi et n'espérait pas davantage, puisqu'elle était étrangère à Israël.

Matthieu 15.27  "Oui, Seigneur, dit-elle à Jésus, mais les petits chiens mangent les miettes qui  tombent de la table de leurs maîtres."

Ruth et cette cananéenne étaient étrangères aux alliances de la promesse divine. 
Elles reconnaissaient qu'elles sont misérables et indignes de la grâce divine, et qu'elles n'avaient aucun droit ni aucun mérite.
Avant même de pouvoir profiter de l'abondance des bénédictions divines, chacun doit aussi mesurer son indignité, sa misère et la grandeur de la grâce offerte par Dieu.

Heureux sont qui prennent conscience de leur misère spirituelle et qui ont faim de Dieu ; ils seront rassasiés !
Jean 6.35  "Jésus leur dit: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura  jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif."

D’habitude, la récolte d’un glaneur, après une longue journée de travail sous un soleil brûlant, n’était pas abondante, car il ne prenait que de quoi manger pour la journée.
Mais Ruth avait si faim et Booz fut si bienveillant, qu'elle battit près d’un épha d’orge c'est-à-dire environ 30 kg de grains.
Quand elle rapporta à Naomi le grain déjà grillé que les serviteurs lui avait donné et les 30 kg de grains qu'elle avait ramassés, la vieille israélite reconnut là une grâce particulière et s'en réjouit.

Etes-vous conscients et reconnaissants de la grâce divine ?
Réalisez-vous que vous ne méritez rien et que ce que Dieu vous accorde n'est que grâce ?

Autant vous aurez faim et soif de Dieu et non seulement de ses bienfaits, autant sa grâce abondera en votre faveur !

Reconnaissante envers Booz, Ruth ne se contenta pas des 30 kg d'orge, mais elle retourna au champ pour y glaner encore et encore, jusqu'à ce que le maître riche et bienveillant lui accorde le droit de rachat et fasse d'elle son épouse.
Selon la coutume en Israël, on devait en effet faire revivre le nom du défunt en le rétablissant dans son héritage et cette tâche incombait à son plus proche parent.
Au chapitre 4 (dernier chapitre du livre de Ruth), nous pouvons lire que la jeune femme, sur les conseils de sa belle mère (image du Saint Esprit), s'était reposée aux pieds de Booz (image de Jésus), en attendant de goûter la récompense de sa foi.
La grâce de Dieu, trouvée en Booz, a racheté Ruth, elle a fait d'elle une israélite et lui a fait prendre place dans la généalogie du Seigneur Jésus.

Ce récit ne donne qu'une faible image du rachat que Christ a fait à notre égard :
1 Pierre 18-19 "...Ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou  de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ..."

En nous rachetant par son sang précieux, Christ nous fait entrer dans la famille de Dieu et dans son Royaume...

2. Les ouvriers dans la moisson
En étant rachetée par Booz, Ruth est devenue son épouse et en tant que telle, elle n'avait plus à glaner dans les champs de son mari pour subsister.
De la même façon, les personnes nées de nouveau et rachetées par le sang de Jésus ne doivent pas se comporter comme des mendiants à la table du Roi des rois, ni comme des étrangers qui glanent ici et là quelques nourritures spirituelles.
Tout comme le fils prodigue l'a lui-même reconnu, ils doivent savoir par expérience qu'il y a du pain en abondance dans la maison du Père !
Seuls ceux qui se sont éloignés de Dieu meurent de faim dans le péché et le désert spirituel.
Luc 15.17 "Etant rentré en lui-même, il se dit: Combien de mercenaires chez mon père  ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim!"

Non seulement, les enfants de Dieu (ou l'épouse de Christ) ne doivent pas se contenter des glanures comme s'ils étaient des étrangers ou des mendiants, mais ils peuvent bénéficier jour après jour de l'abondance de la maison de leur Père et travailler dans ses champs pour y récolter une grande moisson.

En examinant la foule, Jésus Christ, le Seigneur de la moisson, déclara à ses disciples : La moisson est grande. 
Il ne s’agissait pas d’une récolte d'orge ni de blé, mais d’une abondante moisson d'êtres humains qui devaient être rachetés et engrangés dans le Royaume de Dieu.
La moisson représente chez les Juifs le jugement final de l’humanité, c'est pourquoi Jésus veut que ses disciples partent en grand nombre annoncer que le Royaume vient et qu’ils invitent les gens à une conversion qui porte du fruit.
Le problème, c'est qu'il y a peu d’ouvriers ! 

Les disciples de Jésus savaient que lorsqu’une récolte était mure, elle devait être moissonnée immédiatement sinon elle allait pourrir sur pied.
De la même façon si la moisson est abondante et qu’il n’y a pas assez d’ouvriers disponibles pour la récolter, la culture va se perdre.
Dans Jean 4.34-36, Jésus a dit à ses disciples : "Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a  envoyé, et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson? Voici,  je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent  pour la moisson. Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie  éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent  ensemble."

Plusieurs croyants passent leur vie entière à parler de la moisson.
Ils sont comme une équipe d’ouvriers essayant de moissonner tout en restant assis dans une grange.
Ils vont à la grange (l'église) une ou plusieurs fois par semaine, ils étudient de meilleures et plus grandes techniques d’agriculture, ils aiguisent leurs faucilles, puis retournent à leurs occupations personnelles, sans jamais entrer dans le champ du Seigneur pour y moissonner.

Il ne suffit pas d'entendre parler de la moisson, mais il faut s'impliquer concrètement dans la moisson. Cela ne signifie pas que tout le monde doit quitter son travail, et devenir pasteurs ou prédicateurs. Les ouvriers de la moisson ne sont pas seulement des pasteurs ou des évangélistes, mais chaque croyant doit être impliqué dans la moisson là où il vit, là où il travaille, afin d'annoncer la bonne nouvelle de Jésus Christ. .
Vous ne pouvez pas retarder la moisson par vos négligences ou votre manque de perspicacité spirituelle ; si Jésus dit que la moisson est blanche, c'est que le moment est venu de récolter.
Des âmes se meurent dans le péché maintenant, et pour beaucoup demain sera trop tard.

Joël 3/13-14: "Saisissez la faucille, car la moisson est mûre! Venez, foulez, car le pressoir est plein, les cuves regorgent! Car grande est leur méchanceté, c'est une multitude, une multitude, dans la vallée du jugement; Car le jour de l'Éternel est proche, dans la vallée du jugement. "

Les yeux des disciples étaient distraits à cause de toutes leurs occupations quotidiennes et de leurs préoccupations légitimes. Ils se contentaient de quelques glanures ou "s'empiffraient" égoïstement des paroles de leur maître, mais ils ne voyaient pas que la moisson était mure et qu'ils devaient faire preuve de courage et d'abnégation pour se lancer dans le champ de Dieu et y moissonner.

Alors Jésus leur a dit : "Levez les yeux..."
Vous devez en effet lever les yeux de votre nombril, de votre confort, de vos problèmes personnels, de vos découragements, de vos occupations et de vos soucis pour regarder la moisson.
Plus vous vous concentrez sur vous-mêmes et plus vous êtes distraits en ce qui concerne la volonté de Dieu et le bon chemin à suivre.
Psaumes 37.4  "Fais de l’Eternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire."
Matthieu 6.33  "Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces  choses vous seront données par-dessus."

Alors, non seulement vous devez réellement regarder la moisson, mais vous devez aussi la voir à travers les yeux de Dieu.
Beaucoup n’ont pas de vision spirituelle parce qu’ils n’ont pas vraiment regardé.
Ils n’ont pas reconnu leur responsabilité personnelle concernant la moisson.

- Vous ne devez pas seulement en parler.
- Vous ne pouvez pas la retarder en faisant preuve de procrastination.
- Vous devez lever vos yeux des distractions du monde vers les champs de moisson.
- Vous devez regarder les champs du monde à travers les yeux de Dieu.
- Vous devez écouter ce que Dieu vous dit et relever le défi qu'il vous lance.

Conclusion
N'oublions jamais que c'est par pure grâce que Dieu nous a rachetés, car nous sommes tous des pécheurs privés de la gloire de Dieu. Nous ne méritons rien !
N'oublions pas non plus que si nous demeurons loin de celui qui nous a tant aimés, nous mourrons encore de faim, tout comme le fils prodigue qui se nourrissait des carouges.
Comment pouvons-nous nous contenter de la nourriture des cochons loin de notre Père, alors que nous savons qu'il y a une abondance de biens en sa présence ?

Si vous êtes étrangers du Royaume de Dieu et que vous reconnaissez votre misère et votre faim spirituelle, repentez-vous et venez dans la présence de celui qui étendra son manteau sur vous et vous comblera de ses bienfaits !
Si vous êtes un enfant du Roi qui s'est éloigné de la maison de son Père, repentez-vous comme le fils prodigue l'a fait. Reconnaissez votre folie, votre misère et votre besoin de dépendre tout à nouveau de votre Père et il vous pardonnera, vous restaurera...

2 Timothée 2.15-16 PVV "Applique-toi à rester irréprochable. Que ton ambition soit de pouvoir te présenter devant Dieu en homme digne d’approbation. Efforce-toi d’être à ses yeux un bon ouvrier qui n’a pas à rougir de son ouvrage, n’ayant jamais dévié du droit chemin dans l’annonce de la parole de vérité, un intendant qui a dispensé cette parole avec droiture en la communiquant à chacun selon ses besoins"

Si tout comme Ruth, vous avez été racheté grâce à l'amour et la bienveillance de votre Seigneur, si comme elle, vous bénéficiez de sa protection et de l'abondance de sa maison, ne conservez pas jalousement les éphas de bénédictions qui vous sont offerts.
Partagez-les, semez et récoltez, moissonnez et engrangez dans le Royaume de votre Père.

1 Corinthiens 9.10  " Il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain doit fouler avec l’espérance d’y avoir part."

Si un bœuf a le droit d’obtenir une récompense pour son travail, à plus forte raison les moissonneurs d'hommes en ont-ils aussi le droit !

2 Corinthiens 9.9-15 " Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant  toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous  ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit: Il a fait des largesses, il a donné aux indigents;  Sa justice subsiste à jamais. Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture,  vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits  de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de  libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de  grâces. Car le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux besoins  des saints, mais il est encore une source abondante de nombreuses actions  de grâces envers Dieu. En considération de ce secours dont ils font l’expérience, ils glorifient  Dieu de votre obéissance dans la profession de l’Evangile de Christ, et  de la libéralité de vos dons envers eux et envers tous; ils prient pour vous, parce qu’ils vous aiment à cause de la grâce éminente  que Dieu vous a faite. Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable!"

Pasteur  Xavier Lavie

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