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vendredi 24 novembre 2017

Ma grâce te suffit

2 Corinthiens 12.5-10 "Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m’en abstiens, afin que personne n’ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu’il voit en moi ou à ce qu’il entend de moi. Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort."
Introduction
L’apôtre Paul aurait eu des raisons valables de se glorifier de ce qu’il avait accompli, car ses œuvres étaient remarquables. Il avait fondé plusieurs églises, il possédait de nombreux dons spirituels.
Son ministère apostolique s'accompagnait de nombreux prodiges et miracles.
D'autre part, Paul avait encore de bonnes raisons de se glorifier, tant au niveau de sa race que de son niveau d'études ou de ses origines familiales.
Philippiens 3.5-6 "…circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l’Eglise; irréprochable, à l’égard de la justice de la loi."
Mais, malgré tout cela, Paul ne voulait tirer aucune gloire, de peur de monter en orgueil et que les autres ne le glorifient au lieu de rendre gloire à Dieu.
Il le dit au verset 7 " Ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ."
Il était pleinement conscient que chacun de ses talents, de ses dons et de ses réussites lui venaient de Dieu et non de ses propres capacités.
2 Corinthiens 3.5 "Ce n’est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu."
1. L'écharde dans la chair
Bien qu'il était conscient que tout ce qu'il possédait lui venait de Dieu, l'apôtre n'a pas tout de suite compris que son "écharde dans la chair" était un moyen, voulu par Dieu, pour l'empêcher de s'enorgueillir.
Comme lui, nous ne faisons pas toujours le lien entre nos circonstances et nos besoins spirituels, nos épreuves et la nécessité qu'a Dieu de nous garder de nous-mêmes, c’est-à-dire de notre nature charnelle et pécheresse.
Comme l'a dit Paul, dans son épitre aux Romains 7.19, nous faisons parfois le mal que nous ne voulons pas faire, à cause de nos penchants naturels qui combattent contre la sainteté que nous voulons voir prendre place dans notre vie.
Ne comprenant pas la raison de cette écharde, l'apôtre Paul a prié à trois reprises afin d'en être débarrassé.
C'est tout à fait normal de prier lorsque nous sommes malades ou éprouvés ; ce qui est moins normal c'est de croire que Dieu va obligatoirement nous délivrer de nos échardes.
Bien qu'il soit tout à fait capable de nous guérir et de nous délivrer, Dieu se sert très souvent de la maladie ou des épreuves pour nous protéger du péché, pour nous sanctifier (nous mettre à part et nous purifier) et nous pousser à une plus grande dépendance de lui.
Bien que beaucoup aient spéculé sur la nature de cette écharde, rien ne nous dit exactement ce dont souffrait l'apôtre (migraines, problèmes ophtalmologiques, malaria, calculs biliaires, goutte ou rhumatisme, nul ne le sait).
L'important n'est pas ce que la bible ne dit pas, mais ce qu'elle dit !
Et le terme grec "skolops" décrit plutôt  un pieu ou piquet plutôt qu'une simple écharde, c'est dire l'intensité de la souffrance occasionnée.
Après avoir prié à trois reprises, l'apôtre a compris que cette écharde venait de Dieu, du Dieu souverain qui connait nos cœurs, nos besoins et nos faiblesses mieux que nous-mêmes.
Il a aussi compris le lien entre cette souffrance physique et l'orgueil qui le menaçait si Dieu ne faisait rien pour le maintenir dans l'humilité.
Reconnaissons que cet insidieux péché nous guète tous, si nous n'y prenons pas garde, même si nous n'avons pas les compétences et le ministère de l'apôtre Paul.
Nous pouvons nous enorgueillir de tout et de n'importe quoi, de notre intelligence, de nos diplômes, de nos réussites professionnelles, sociales ou familiales, de nos talents quels qu'ils soient, de notre physique, de notre race, de notre statut social, des biens que l'on possède, et même de nos bénédictions, de nos responsabilités dans l'église et de nos quelques succès auprès de nos congénères…
L'orgueil, c'est le premier péché conçu par le diable.
On dit d'ailleurs que le simple fait de se croire humble est un signe qu'on a perdu son humilité.
Pour être humble, il faut donc avoir une vision claire de la grandeur et de la souveraineté de Dieu, de la grâce que nous avons reçue du Christ et de qui nous sommes (être objectifs sur nous-mêmes).
Dans Jean 5.5, Jésus nous rappelle que sans lui nous ne pouvons rien faire, alors ne faisons pas preuve de fausse humilité ; soyons vrais en ne nous abusant pas nous-mêmes par de faux raisonnements, reconnaissons nos faiblesses et nos mauvais penchants, et notre besoin de la grâce divine à chaque instant.
Après avoir prié à trois reprises, l'apôtre a réalisé qu'il valait mieux être tourmenté par un démon lui infligeant cette souffrance physique, plutôt que d'être en pleine possession de ses forces et être rempli d'orgueil.
Si Dieu avait choisi ce moyen de le maintenir dans l'humilité, il n'avait plus rien à revendiquer; ni même de prière à faire à ce sujet.
Dans le jardin de Gethsémané, Jésus aussi avait prié trois fois au sujet de la croix qui l'attendait :
Matthieu 26.39 "Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de Moi !"
Dieu n’a-t-Il pas répondu à la prière de son Fils ?
Oui, il a répondu en lui disant : Non.
Dieu répond toujours à nos prières, mais pas forcément comme nous le souhaiterions, car il vise notre bien suprême, et il sait mieux que nous ce qui contribue à notre plus grand bien.
Dieu accorde toujours à ses enfants de bonnes choses (Matthieu 7.9-11), le problème c'est que nous n'avons pas les mêmes notions que lui de ce qui est le mieux pour nous.
Pour Paul, l’écharde était une bonne chose.
Avons-nous raison de demander à Dieu d’ôter notre écharde ?
Evidemment, comme Paul, nous pouvons le supplier de nous en débarrasser et peut-être que Dieu enlèvera une ou plusieurs échardes de notre chair.
Mais certainement il en laissera au moins une, pour que nous demeurions humbles et dépendants de sa puissance.
2. Se glorifier de ses faiblesses
Dans 2 Corinthiens 12.9, l'apôtre Paul en vient à dire qu'il se glorifiait bien plus volontiers de ses faiblesses que de ses forces.
Nous avons bien compris que l'orgueil était un piège insidieux et terrible dans lequel il ne fallait pas tomber et que Dieu permettait des épreuves pour nous affaiblir afin que nous ne comptions pas avec présomption sur nos forces (physiques, intellectuelles, expériences, talents…), et que nous ne nous attribuions pas, avec arrogance,  la gloire qui revient à Dieu seul.
Mais de là à se glorifier de nos faiblesses !
Ne pas mettre ses forces et ses atouts en avant, c'est une chose, mais mettre en avant ses faiblesses, c'est une chose très inhabituelle !
Pourquoi l'apôtre agissait-il de cette façon ?
-          Pour demeurer dans l'humilité.
-          Pour ne pas être adulé par les chrétiens.
-          Pour que la toute puissance de Dieu se manifeste à travers lui.
Nos faiblesses physiques, intellectuelles, psychologiques ou spirituelles peuvent nous effrayer parce que nous croyons qu'elles sont un frein à la volonté de Dieu pour notre vie, mais Paul n'avait aucune crainte à ce sujet, car il avait appris par expérience que malgré nos infirmités ou nos faiblesses, Dieu nous accordera toujours la grâce suffisante pour accomplir sa volonté. Il l'affirme dans son épitre aux
Philippiens 4.13 "Je puis tout par celui qui me fortifie."
Comme Paul nous devons être diminués afin que Christ croisse en nous !
Paul savait que plus nous sommes faibles, plus la force de Dieu sera visible en nous. Il l'exprime par une image dans 2 Corinthiens 4.7 "Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous."
Les hommes, même chrétiens, ont l'habitude de regarder aux apparences et à ce qui frappe les yeux.
Ils sont sensibles à l'éloquence, la prestance, l'intelligence, les apparences pieuses, les beaux discours…
En effet, l'apôtre aurait pu séduire les foules par ses discours pleins de sagesse et de connaissances bibliques (il avait été instruit aux pieds de Gamaliel), mais il ne recherchait pas à émouvoir les foules ni à les persuader par ses discours ; il voulait juste être un instrument entre les mains de Dieu pour que la bonne nouvelle soit répandue et germe dans les cœurs grâce à la puissance convaincante du Saint Esprit.
L'homme ne devait pas être adulé afin que Christ soit glorifié !
Quand Dieu nous affaiblit, pensons-nous que c'est parce qu'il veut se glorifier à travers nos vies ?
Comprenons-nous comme Paul que c'est lorsque nous sommes faibles que nous sommes forts ?
Etant donné que la puissance s'accomplit dans la faiblesse, il était nécessaire que le feu de l'affliction consume les scories de l'orgueil et de l'autosuffisance de l'apôtre.
Paul a perdu ses capacités au point d'être obligé de faire totalement confiance à Dieu, à sa puissance et à sa volonté pour régler les problèmes qui lui faisaient face.
C'est quand nous sommes à court de réponses, d'assurance et de force et que nous n'avons pas d'autres solutions que de nous tourner vers Dieu et que nous avons la possibilité d'être les plus efficaces !
C'est paradoxal d'un point de vue humain, mais c'est une règle du royaume de Dieu.
Dans le royaume de Dieu, personne n'est trop faible pour connaitre la puissance de Dieu, mais une foule innombrable de croyants se privent de cette puissance parce qu'ils se confient trop dans leurs propres forces (leurs acquis, leurs talents…).
La souffrance physique, l'angoisse, les déceptions, l'insatisfaction et les échecs déracinent les impuretés de la vie des croyants, pour faire d'eux des réceptacles de la puissance de Dieu!
1 Corinthiens 1.27-29 " Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses méprisables (agenes = naissance de bas rang) du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu."
L'apôtre a lui-même œuvré parmi les corinthiens dans un état de faiblesse qu'il n'a pas provoqué de lui-même, il n'a pas mis un frein à ses possibilités humaines ni fait preuve de fausse modestie, mais c'est Dieu qui l'a affaibli.
Il n'a pas eu d'autres choix que de se glorifier de ses faiblesses, non parce qu'il aimait souffrir, mais parce qu'il a vu les avantages précieux de cette faiblesse.
Nous voyons peu les avantages de nos faiblesses parce que nous les détestons et aimerions tellement en être débarrassés !
Pourtant la faiblesse nous maintient dans l'humilité et dans une dépendance à Dieu qui lui permet de se glorifier et de montrer sa puissance.
 2 Corinthiens 12.10 " Je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort."
Conclusion
Une juste perspective des difficultés, des épreuves et de la souffrance est une des bases essentielles de la vie chrétienne.
La solution ne consiste pas à concentrer tous nos efforts pour éliminer toutes les difficultés.
Nous devons, au contraire, accepter les épreuves que Dieu nous permet de vivre, en sachant qu'elles révèlent notre caractère profond, qu'elles nous rendent humbles, qu'elles nous attirent plus près de Dieu et nous permettent de manifester sa grâce et sa toute puissance dans notre vie.
Nous devrions porter attention aux exhortations de l'apôtre qui dit aussi dans 2 Corinthiens 4.17-18  "Nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire."
Malgré cette écharde dans sa chair, l'apôtre Paul ne pouvait perdre courage ni négliger son appel, ses privilèges et ses responsabilités.
A partir de la réalité de la gloire de Dieu manifestée en Jésus Christ et de la puissance de Dieu manifestée dans sa vie, Paul est resté humble, il s'est glorifié de ses faiblesses et n'a pas été adulé.
Comme lui, nous devons apprendre à accorder plus de valeur à la force spirituelle qu'à la force physique, plus de valeur à l'avenir qu'au présent, et plus de valeur aux réalités éternelles qu'aux réalités temporelles afin de voir la toute puissance de Dieu en nous, autour de nous et à travers nous, afin d'aller de l'avant et de glorifier Dieu. A lui soit toute la gloire aux siècles des siècles. Amen.
Prêché par Xavier LAVIE - vendredi 17 novembre 2017
Publié il y a par Église au Cœur de la Ville

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