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vendredi 27 mai 2016

TRAGÉDIE SPIRITUELLE




Un manque d'équilibre provoque une des grandes tragédies de l'Eglise aujourd'hui en opposant deux manière de vivre la foi, la vie d'église et l'interprétation du texte biblique.
D'un coté, il y a les évangéliques qualifiés d'orthodoxes qui sont bibliques mais rarement contemporains, alors que de l'autre, il y a les libéraux qui sont contemporains mais rarement bibliques.
Ces deux courants s'opposent à grands coups de versets et d'arguments alors qu'un équilibre entre les deux serait la meilleure position à rechercher. 
L'un communiquant à l'autre ce qui lui fait défaut. Pour cela, il faudrait qu'ils acceptent de se rejoindre et partagent ensemble afin de s'équilibrer entre eux. Vaste chantier...!
En attendant, presque personne n'est en train de construire des ponts permettant de relier le texte biblique au contexte moderne.


L'Eglise et les croyants qui la composent doivent pourtant sans cesse travailler à inculturer leur message dans le monde qui les entoure sans laisser le monde infiltrer l'Eglise et l'imprégner.
Être biblique n'implique donc pas le fait d'être "has been" et vivre dans son temps ne fait pas de nous obligatoirement des mondains hérétiques.
Aussi, je peux assurément vivre ma foi chrétienne au milieu de ce monde avec les valeurs qu'elle me communique sans permettre au monde de m'imposer ses diktats.
Là encore, l'équilibre doit être une recherche constante et permanente.
Un aller-retour éclairé par l'Esprit Saint entre le texte et notre contexte.
Xavier LAVIE

LA THÉORIE DE LA SÉLECTION SPIRITUELLE...!
Mr Darwin ne m'en voudra pas d'utiliser sa théorie quelque peu adaptée pour justifier mon argumentation.
Une question se pose : Existerait-il une sélection spirituelle ?
Je ne dirige pas ma réflexion sur le terrain de la prédestination qui n'appartient qu'à Dieu, à sa souveraineté et à sa connaissance parfaite mais sur une certaine sélection bien moins divine et donc beaucoup plus humaine voir même charnelle.
Si la sélection naturelle de Mr Darwin se résume à des avantages reproductifs procurés par les conditions de l'environnement aux individus ayant un caractère avantageux vis-à-vis de cet environnement et leur assurant une descendance plus importante que les individus n'ayant pas ce caractère.


Il se produit alors un tri qui s’opère naturellement au sein d’une espèce ayant pour but de favoriser les plus forts appelés à toujours être meilleurs au profit des plus faibles appelés à disparaître. Aïe...!
Bon, les chrétiens ne tomberont pas dans le piège de Mr Charles...?!
Encore que...je me questionne sur la sélection spirituelle qui est en réalité la petite sœur de la sélection naturelle.
N'oublions pas trop vite les idéologies néo-darwinistes qui sont venues se greffer sur la théorie de Mr Darwin et les horreurs qu'elles ont engendrées.
Quand nous parlons de l'ADN d'églises ou de mouvements entiers, de sélection des "meilleurs" ministères pour prêcher dans telles églises ou dans telles manifestations, de parcours de réussite, de carrières types, de recherches de performances, de messages exceptionnels pour faire l'exception,...etc...


Que faisons-nous alors de ceux qui ne possèdent pas notre ADN, des ministères moins cotés sur l'argus pastoral 2016, des aînés de l'autre siècle, de ceux qui donnent leur vie dans l'ombre des hommes mais à la lumière du Christ, qui ne brillent que par leur fidélité, leur sainteté et leur humilité ?
Que faisons-nous de tous ces frères et sœurs qui ne sont jamais sur les affiches des rencontres mais qui pourtant en sont les chevilles ouvrières et en assure le succès ?
Que faisons-nous du bégayeur, du timide, de celui qui n'entre pas dans les critères de sélection ? Sans parler de celui qui pourrait penser à un moment différemment, aurait d'autres vues sur les choses ou pire se prendrait les pieds dans le tapis....!
La sélection spirituelle existe bel et bien....et cela m'attriste...!
Enfin "sélection spirituelle" est une appellation usurpée car il est préférable de l'appeler "sélection charnelle".


Alors, on choisit les meilleurs pour qu'ils le soient encore plus sans jamais donner l'occasion aux moins bons la possibilité de le devenir..! "Laissez faire" dit Darwin, "ils disparaîtront faute de moyens".
Pourtant quelques -uns de ceux qui ne sont plus que dans les mémoires et trop souvent oubliés sont parfois encore cités en exemple mais sont tellement peu copiés.
Cependant, un espoir continue de m'animer lorsque je lis la Bible et y vois le Christ aller vers les plus faibles, les rejetés, les moindres, les recalés, les sans espoirs, les invisibles, les petits, les non considéré, les abandonnés.
Oui, il y a une justice et c'est en Christ que je la trouve.
Avec lui quel que soit ton ADN, quel que soient tes capacités ou l'importance que tu as aux yeux des autres, tu peux compter sur lui car il voit ce que les autres ne voient pas, ils aiment ce que les autres rejettent, ils redressent les courbés et rétablit les cassés.
Ce n'est pas dans les fauteuils en velours qu'il se plait, sur les estrades au-dessus des foules, mais dans les bas fond de l'humanité, aux cotés de plus déshérités dont quelques-uns n'ont pas oublié où ils étaient quand Christ est venu les chercher.
Xavier LAVIE

PRÊCHER L’ÉVANGILE A TOUS PRIX..?
Prêcher l’Évangile n'est pas seulement important, c'est le mandat du Christ confié à l'église qui doit le remplir tel qu'il est mentionné dans Marc 16.15 "Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création."
Mais, doit-on pour autant dire ou penser que l’Évangile puisse être prêché à tous prix...?
L’Évangile peut-il être accommodé en l'agrémentant ou être même arrangé pour le rendre plus pertinent culturellement...?
Son message peut-il être sélectionné et trié en vue d'en faire ressortir certains aspects aux dépens des autres...?
Doit-on le rendre plus digeste aux estomacs spirituels fragiles et sujets à de nombreuses indispositions...?
Si Alfred de Musset disait à tort : "Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse" visant ainsi la qualité du contenu préférentielle au contenant,..., pourrait-on viser actuellement la préférence du contenant au contenu...?


Dans 2 Timothée 4.2, l'Apôtre Paul semble indiquer que la prédication doit se faire en toutes occasions étant donné qu'il a écrit : "prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non".
Une telle déclaration pourrait être une porte ouverte à toutes les formes d'expressions, à une certaine liberté donnée laissant ainsi la place à l'inventivité débridée de certains et donc à tous les débordements.
Mais, dans le même verset, Paul trace les contours directs de la prédication de l’Évangile en nous donnant premièrement les objectifs quelle doit remplir : "reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant."


Les buts sont donc clairement définies par Paul et nous conduisent ainsi à l'utilisation des ingrédients bibliques et doctrinaux pour les atteindre en prenant en compte le tempérament de l'annonceur et sa forme d'expression ( la douceur).
A ce stade, impossible de faire sans l'Esprit de Dieu et la Bible...!
Mais sortir du champ biblique délimité par l'Ecriture pour tenter d'en atteindre les buts serait-il contraire à la volonté de Dieu ?
Et, peut-on réellement annoncer l’Évangile par tous les moyens, à tous prix (sans regarder à la dépense) et de quelques façons que ce soit...?


Les réponses à ces questions doivent nous conduire à mettre l'accent sur la nécessité d'une écoute spirituelle, d'une réelle sagesse, d'un profond discernement et ancrage scripturaire, d'un sens exacerbé d'une gestion biblique des finances et d'un profond détachement de soi (humilité) afin que les objectifs recherchés soient les bons et que les moyens déployés servent essentiellement à glorifier le Christ et son message et non une organisation quelconque ou pire des individus triés sur le volet en recherche de visibilité ou de reconnaissance.


Vous me direz rien de bien nouveau puisque Paul disait dans Philippiens 1.15 que : "Quelques-uns, il est vrai, prêchent Christ par envie et par esprit de dispute ; mais d’autres le prêchent avec des dispositions bienveillantes."
Et oui, tout part du cœur et les dispositions de celui qui prêche sont toutes aussi importantes que l'action qu'elles poussent.


Aussi, nous pourrions nous satisfaire comme Paul en lisant Philippiens 1.18 "Qu’importe ? De toute manière, que ce soit pour l’apparence, que ce soit sincèrement, Christ n’est pas moins annoncé : je m’en réjouis, et je m’en réjouirai encore."
Mais comprenons que les limites ne doivent pas être franchies et que Paul ne pouvait se réjouir des hérésies annoncées ou des brebis confiées aux mercenaires.


Ce verset ne peut assurément pas servir à tout justifier ou à tout couvrir.
L’Évangile doit être annoncé dans sa totalité selon les enseignements de la doctrine biblique, sans compromis, ni édulcoration, avec la puissance du Saint Esprit et selon ses directives, sans penser qu'il faille sans cesse l'agrémenter de fioritures pour espérer toucher les cœurs.
Le problème de la fioriture c'est qu'elle risque sans cesse de détourner l'intérêt du message sur le décor qui l'entoure rendant l'emballage plus important que le cadeau.
Dans 2 Timothée 3.16-17, il écrira que : "Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre."
Dans ces deux versets, Paul communique encore les visées à atteindre grâce à une bonne dispensation de l’Écriture et il attache aussi un soin particulier au contenu déclarant toutefois l'influence bénéfique de celui-ci sur le contenant.


Ainsi, l'homme qui agit selon la Bible et se conforme à ses enseignements sera lui-même transformé par elle à condition qu'il le fasse selon les critères bibliques.
Prêcher l’Évangile est évidement une nécessité impérieuse qui nous est confiée mais gardons-nous de croire qu'il puisse être prêché à n'importe quel prix, de n’importe quelle façon et pour n'importe quel but..!
 
Pasteur Xavier LAVIE

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